Mystérieuses et toujours surprenantes, ces six nouvelles confirment le talent de conteur du romancier italien auquel on doit notamment Le Stade de Wimbledon (1985, Rivages). Le premier récit, par sa construction et son atmosphère, entraîne le lecteur dans une lecture dont il aura du mal à se détacher. Le narrateur a capté un jour une musique étrange qu’il ne peut entendre sans éprouver la nécessité de commettre un meurtre. Voyageant dans un train, il rencontre un énigmatique scientifique, spécialiste de la poussière. Dans la ville où les deux hommes se rendent, le narrateur va chercher la victime idéale de cet assassinat qu’il envisage très sereinement. Gardons le silence sur la suite, mais avouons tout de même que le spécialiste de la poussière viendra y mettre son grain de sel. Les personnages de Del Giudice sont souvent mus par une quête métaphysique : dans Evil live, Eva passe ses soirées à chercher une femme contre qui lutter à mort. Dans Dillon Bay, un escadron armé doit s’emparer et contrôler une forteresse silencieuse lors d’un exercice. Entre fantastique et métaphysique, l’auteur délimite un territoire où la poésie n’est pas absente.
Seuil
Traduit de l’italien
par Jean-Paul Manganaro
158 pages, 89 FF
Domaine étranger L’Oreille absolue
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Thierry Guichard
Un livre
L’Oreille absolue
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.