La ville que décrit Dominique Barbéris, enseignante à Paris, est située sur les franges du monde ; en province. Les heures y sont les mêmes pour tous, les saisons aussi qui égrènent un lancinant credo de petites joies, de grandes peines, avec parfois cinq à six minutes de retard. De la pâtisserie Pasdeloup au parc Albert, des berges du fleuve aux lotissements de la périphérie, la ville dessine une Carte du Tendre sur laquelle s’entrecroisent des destins, des vies zappées, des amours tues, des douleurs rentrées, des solitudes. Dominique Barbéris esquisse délicatement ces voiles de vies, ces rencontres, ces bribes de conversations feutrées, mortifères. Sa plume nous guide comme une caméra à travers cette ville des confins de l’âme. Un sentiment de vertige lentement envahit le lecteur et le fait vaciller comme un carroussel désuet. Cette ville, c’est la vie, c’est la mort. Écriture fine, lucide, poignante, terrible à l’image de cette pluie qui n’en finit pas de hacher précieusement ces pages.
Éditions Arléa
156 pages, 85 FF
Domaine français La Ville
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
| par
Dominique Aussenac
Un livre
La Ville
Par
Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.