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Histoire littéraire Perros tel su’en lui-même

juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12 | par Marc Blanchet

En vue d’un éloge de la paresse

Lettres à Lorand Gaspar

A travers ces deux textes, Georges Perros apparaît encore tel qu’en lui-même : un des écrivains les plus touchants du vingtième siècle par la justesse de son style, l’exigence de sa pensée et l’implication chaleureuse de celle-ci dans son existence, exigence dont il fut tout autant l’inspiré détenteur que la triste victime. Car si l’homme « vrai » que tente d’approcher Perros est louable à nos yeux, sa quête fiévreuse n’est pas sans montrer de l’écrivain les égarements, les contradictions, aussi bien dans sa volonté maladive de se situer que dans une mysoginie à demi avouée. Si le premier texte (1955), superbement écrit, met l’accent sur les prétentions de la race humaine et permet à Perros de nous offrir toute l’ampleur de sa pensée aussi bien dans des aphorismes d’une tenue remarquable que dans des textes tout aussi concis et percutants, le second texte, intelligemment placé, crée un recul et un regard en arrière puisque Perros l’envoya à Jean Grenier en 1950 : c’est le départ de Perros de la vie parisienne littéraire et artistique, une vie sans goût de la vie dont il dénonce implacablement la vanité et les impasses. Texte de refus, son intérêt -tout comme l’ensemble de l’oeuvre de Perros- est de réveiller en nous une exigence, et presque une « excellence » de la pensée dont la pertinence ne saurait se départir des décisions de notre propre vie. Autant dire que ces deux textes constituent une réédition heureuse, nous intimant de ne ressembler qu’à nous-mêmes et de garder une saine vigilance pour chacun de nos actes. Si l’œuvre est dans son fond celle d’un désespéré, celle d’un homme qui ne sut allier sa subtilité à un sentiment vécu des choses, elle a la vertu ecclésiastique de nous éclairer de la lanterne de l’expérience afin de ne pas devenir celui dont on pourrait dire : « Il avait juste assez de culture et d’intelligence pour en profiter en toutes circonstances ». Un livre intense à ranger à côté de ceux de Thoreau et de Nietzsche.

En Vue d’un éloge
de la paresse
suivi de
Lettre préface
Georges Perros

Le Passeur
90 pages, 75 FF

Perros tel su’en lui-même Par Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°12 , juin 1995.