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Entretiens Jesan-Luc Sarré : modifier le débit

juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12 | par Emmanuel Laugier

Rencontre avec Jean-Luc Sarré pour la sortie de Embardées. Une poésie tonique comme un rapt.

Rencontré dans un café près de la place St Sulpice, Jean-Luc Sarré (né en 1944 à Oran), grand front yeux noirs cernés par de larges sourcils, quelque peu méfiant envers ce qu’il aurait bien à dire de sa propre poésie, nous a parlé de son trajet -et parlé vite, débitant 300 mots/minute dont il mâche et avale les dernières syllabes-, de ses premiers livres, tels que La Reprise (Orange Export Ltd,1982), publié par Emmanuel Hocquard, d’Extérieur Blanc (Flammarion, 1983) que Bernard Noël fit paraître, de sa vie à Nice puis à Marseille où il tint plus de 6 ans une librairie-galerie. Avec un accent qui cache son origine, Jean-Luc Sarré évoque son adolescence passée en Algérie et ce livre, Comme un récit (Etant donnés, 1992), qui chercha à clarifier les douleurs de son départ en 1962, ainsi que le sang versé. Rentré, donc, en France lors des événements algériens, c’est Nice que Jean-Luc Sarré rejoint, passant ses nuits d’été dans les bars, fréquentant tous les milieux de la ville. En noctambule agité, il se retrouve parmi des convives étrangers dans des jardins privés de Cimiez ou sur quelques plages de demeures du Cap-Ferrat, là parmi les carrosseries brillantes et les moteurs ronflants d’un défilé de voitures, là dans le crissement des pneus sur le gravier, là entre le bruit des portières qui claquent, alors qu’en sortent quelques filles fardées. Évoquant ce besoin qu’il avait de vivre deux vies, de se brûler durant les nuits, d’essayer d’écrire le jour, Jean-Luc Sarré s’aperçoit aujourd’hui combien cette fièvre, dépensée alors, revient dans ses derniers recueils, depuis Journées immobiles à Embardées. Toutefois, c’est moins les dépenses de cette vie-là, laissée de côté depuis, que la manière dont le réel, comme dans l’état d’ébriété, saute au visage, marque le corps, qui hante Jean-Luc Sarré, investit son regard et sa pratique de la poésie, ce « métier d’ignorance«  : »je comprend mal encore pourquoi s’impose/cet aspect du réel plutôt que tel autre/par exemple l’odeur d’urine dans la cage d’escalier/ou mon corps s’échappant dans ta bouche »

Les poèmes de La Reprise (Orange Export Ltd. 1982), Extérieur blanc (Flammarion, 1983) et La Chambre (Flammarion, 1986), concis, quelques mots entourés par le blanc de la page, se bornent à une vue extrême : le monde est un espace silencieux, atone, une surface plane que nous traversons…C’est quoi cette blancheur et d’où vient cette impression ?
Ces livres relevaient d’un sentiment de terreur et d’attirance devant le monde extérieur. Les choses du monde n’apparaissaient que dans l’intermittence, comme des flashs. D’où cette blancheur qui gagnait le poème. Les mots étaient rares et se chargeaient au maximum de cette étendue de blancheur qu’était pour moi le dehors. Ce travail sur la rareté des mots et l’étendue du blanc sur la page ne correspondait en rien à un parti-pris esthétique. Il s’agissait pour moi de dire la tension aveuglante dans laquelle le monde nous jette. J’étais aussi très...

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