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Des livres
La Femme qui avait deux bouches
de
Alain Fleischer
Risibles malentendus
de
Alain Fleischer
Une sacrée tambouille
Réédition d’un magistral recueil de nouvelles d’Alain Fleischer qui mêle arts de la table et sens de l’absurde dans une frénésie d’invention.
Ceux qui se désolent du peu de cas fait au genre de la nouvelle dans le paysage uniforme de nos lettres trouveront avec la réédition de ce volume conséquent un beau pavé à jeter dans la morne mare de l’inamovible roman. Originellement publié au Seuil en 1998, La Femme qui avait deux bouches, fort de ses 680 pages et de la quarantaine de fictions qu’il rassemble, a tout du manifeste provocant. Un geste littéraire d’autant plus osé que Fleischer, comme il le rappelle dans sa préface, faisait alors ses débuts en littérature, bien qu’il eût déjà une prolifique carrière de cinéaste. ...
Scènes de la vie pauliste
Figure du modernisme des années 20, le Brésilien Alcântara Machado recrée, sans fioritures, la vie populaire des Italiens émigrés à São Paulo.
Les traductions publiées par un traducteur ne sont que la partie émergée d’un dense réseau d’écrivains qu’il lit et admire, qui nourrissent sa pratique ou que sa pratique même l’amène à découvrir. Malheureusement, le monde de l’édition ne sait pas ou ne peut pas toujours tirer profit de cette connaissance de première main d’une littérature et d’une culture données. Il ne reste alors au...
Un homme en colère
Avec Terra Alta, premier tome d’une série, l’écrivain poursuit la dissection de l’histoire de l’Espagne. Son nouveau héros est un flic nommé Melchor.
Son père était un inconnu. Sa mère, une putain. Elle œuvrait « pour une bouchée de pain, exposée à tous les vents ». Quand elle le met au monde, peut-être voit-elle en lui un messager de la paix : elle le nomme Melchor. Tiens, tiens. Leur vie est misérable, honteuse. À peine adolescent, le fils joue au délinquant. La prison lui est grande ouverte. Entre haine et rancœur, Melchor rumine. Sa...
Rivières sans détours
Dans ces récits écrits au fil de l’eau et de sa pensée tourbillonnante, on retrouve l’insolence joyeuse d’Edward Abbey, l’écrivain des grands espaces.
On l’invite en qualité de « philosophe de la nature sauvage ». Le salaire n’est pas terrible, mais on n’attend pas de lui qu’il fasse autre chose « que d’avoir l’air sage, la fermer ». Et c’est parti pour de nombreuses escapades sur le dos de ces rivières si follement immenses qui font de l’Amérique du Nord un pays de démesure. Une sorte de voyage organisé plutôt chic avec guides bodybuildés...
Rapiécer le monde
Entre détresse et tendresse, ce jeune Québécois écrit des histoires de gosses et d’adultes piégés par notre époque si peu bienveillante. Lumineux.
Mes mots les plus importants, ceux que je devrais dire pour la consoler, la rassurer, pour la faire sourire une ou deux fois avant que je meure – ces mots-là, ils veulent pas sortir. Ils restent coincés en chemin ou ben ils trébuchent dans la fosse à tristesse… » Notez le « ben », le « ne » abonné aux absents, les images comme cette fosse à tristesse. Ce parler franc et fleuri à la fois, qui...