RUBRIQUE Traduction
Les articles
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Un livre
Dette d’oxygène
de
Toine Heijmans
Françoise Antoine*
Dette d’oxygène, de Toine Heijmans
C’est en février 2021 que je lis, à la demande d’un éditeur français, le roman néerlandais de Toine Heijmans Dette d’oxygène. D’emblée, je suis conquise par ce roman d’alpinisme et en recommande vivement la traduction. L’écriture est entraînante, hypnotique, rythmée par des répétitions qui scandent le pas du narrateur escaladant sa dernière montagne. La solitude est totale. Le silence aussi....
Un livre
Courants noirs
de
Nikos Kavvadias
Pierre Guéry*
Courants noirs, de Nikos Kavvadias
De Nikos Kavvadias (1910-1975), Grec né en Mandchourie mais Ionien d’origine, radiotélégraphiste sur les cargos toute sa vie, on connaît bien Le Quart, terrible roman noir maritime publié en 1954 et devenu culte. Mais en Grèce, il est surtout connu comme poète. Un poète atypique dans l’histoire littéraire de ce pays et dont l’œuvre, peu considérée par la critique de son vivant, a rapidement...
Un livre
Poésies
de
Herman Melville
Thierry Gillybœuf
Poèmes, de Herman Melville
C’est une longue histoire. Au reste, je suis incapable de dire à quand elle remonte. Ni ce qui en a été l’élément déclencheur. Il se trouve que Melville est une obsession. J’ai lu Moby Dick quand j’avais une dizaine d’années, dans une version « pour la jeunesse », autrement dit une version dont on avait expurgé la dimension téléologique pour n’en retenir que la trame de la chasse. Un Moby...
Jean-Jacques Greif*
De grandes espérances, de Charles Dickens
Il y a une douzaine d’années, j’ai parcouru le chemin de Stevenson dans les Cévennes. J’ai prolongé le plaisir de la randonnée en relisant Treasure Island. J’ai constaté que les pirates parlaient une sorte d’anglais corrompu, qui dévoile à la fois leur manque d’éducation et leur méchanceté. J’ai regardé les traductions existantes. Les pirates y parlent un français presque correct, ce qui les...