RUBRIQUE Entretiens
Les articles
Rabelais et sa lampe magique
Les « inexpuisibles parlures » d’un écrivain hors du commun reparaissent, groupées. Le père de Pantagruel serait-il le plus grand des écrivains français ?
Pilier « inexpuisible » de la littérature française, François Rabelais surprend chaque fois que l’on se penche sur son œuvre. Probablement le plus grand et le plus varié des auteurs dont l’Hexagone puisse se targuer, il a trouvé avec le petit groupe de chercheurs assemblés autour de Romain Menini, jeune et efficace meneur d’exégètes qui partage tout à la fois l’enthousiasme du fan et la précision du savant, des rénovateurs de l’œuvre : il fallait dépoussiérer les façades, remettre à jour quelques pièces abandonnées ou de goût moyen (des textes désormais retranchés du canon de...
S’ouvrir à tous les possibles
En rassemblant sept années de publications éparses, l’anthologie de la jeune Laura Vazquez vient confirmer l’émergence d’une voix poétique inouïe et puissante.
Ce sont des poèmes publiés en revues (Organisation de la chute, Par ici la sortie !, Sabir, Sunset RS, etc.) chez ses premiers éditeurs (Derrière la salle de bains, Plaine page, Cheyne) ou issus de commandes auxquelles Laura Vazquez, 36 ans, a répondu. Son premier roman La Semaine perpétuelle (éditions du Sous-sol) paru l’an dernier avait révélé à un plus grand nombre de lecteurs la...
Cape d’invisibilité
En une mosaïque psychédélique et métaphysique, le Costa-Ricain Carlos Fonseca s’ingénie à brouiller nos sens. Dru, prégnant, extrêmement subtil.
Dissocier le fond de la forme convoque aux portes de la perception, nécessite une acuité singulière, presque un changement d’état pour accéder à une vérité, au réel, au cœur même du mystère. La Psychologie de la forme ou « gestaltpsychologie (…) met l’accent sur les ressemblances structurales entre les formes perçues globalement et les ensembles moteurs considérés également comme totalités »...
Un auteur
Barcelone, de câpre et d’épée
Dans un roman de grandeur et de décadence, Miqui Otero nous raconte les quarante dernières années de la capitale catalane. Polyphonique, luxuriant et émouvant.
Les villes comme les romans sont composés de strates, d’accumulations, de précipités de vies, de gestes héroïques et triviaux, de tumultes et de silences, de soumissions et de révoltes… Des palimpsestes étonnants. Les écrivains qui élaborent le grand roman d’une ville effacent souvent une dette contractée envers elle et ce dès l’enfance, tant les cités sont matricielles. Barcelone ne se...
Un auteur
Entrer dans la matière
Sorti de l’oubli des tiroirs, le roman de Pascal Commère ressuscite dans un chant coloré et liturgique les ombres d’une enfance.
C’est la voix d’un gamin solitaire qu’on entend. Adossé à un mur auquel il parle, n’ayant qu’aux pierres auxquelles pouvoir parler, il rassemble les images de sa rencontre avec Yan, arrivé dans sa vie quand son père à lui venait de la quitter. Yan, jardinier et maçon, figure des bistrots de cette campagne où l’on distingue mal ce qui différencie les hommes des bêtes, auquel l’enfant voue un...