La rédaction Martine Laval
Articles
Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
« Laëtitia, c’est moi »
L’historien Ivan Jablonka s’empare de « l’affaire Laëtitia » pour en révéler la portée politique et sociologique, au-delà du simple fait divers.
Aux yeux du monde, elle est née à l’instant où elle est morte. » Elle, Laëtitia Perrais, 18ans, assassinée – on s’interdit presque d’écrire « sauvagement » – la nuit du 18 au 19 janvier 2011. « Laëtitia, poursuit Ivan Jablonka, n’existerait pas sans les médias, sans l’onde de choc transmise aux quatre coins du pays. Les dizaines de millions de personnes qui n’avaient jamais entendu parler...
Effets indésirables de Larry Fondation
Depuis des années, Larry Fondation prend à bras-le-corps les bas-fonds de Los Angeles, ses quartiers esquintés où vit ou plutôt survit un peuple d’en bas pour reprendre le titre de Jack London : hommes et femmes déchues, au bout du rouleau, tous abonnés à l’humiliation, la déchéance, le cœur désarmé mais les poings féroces.
Effets indésirables, quatrième livre publié en France de ce...
Un auteur
« London est arrivé trop tôt »
L’universitaire Véronique Béghain a « vécu » pendant des mois avec Le Peuple de l’abîme qu’elle vient de retraduire pour la Pléiade.
Spécialiste de John Cheever, le « Tchekhov des banlieues », Véronique Béghain enseigne la littérature américaine et la traduction à l’Université de Bordeaux 3. Traductrice de Delmore Schwartz, Robert Graves, Scott Fitzgerald, Charlotte Brontë, elle a été chargée par la Pléiade de retraduire Le Peuple de l’abîme (aussi appelé Le Peuple d’en bas), à l’occasion de l’entrée de Jack London dans la...
Un auteur
Un cœur ardent
Aventurier du Grand Nord, chantre de la révolution, vagabond du rail et des mers, correspondant de guerre, fermier expérimental : Jack London (1876-1916) a montré toute sa vie son obstination à repousser les limites. Humain, si terriblement humain.
Il écrirait. Il serait les yeux qui font voir le monde, les oreilles qui le font entendre, le cœur qui donne l’émoi. » Oui, un jour, il se le jure, il sera écrivain. Il touchera du doigt la reconnaissance, la gloire. Il oubliera ce qu’il fut, un gosse mal aimé, abandonné sur le pavé, un miséreux parmi les crève-la-faim, une petite frappe des quais d’Oakland, travailleur précaire ou marin dur...