La rédaction Martine Laval
Articles
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Utopie béton
Illustré de cartes postales, On est bien arrivés de Renaud Epstein raconte la France des grands ensembles. Un voyage dans le temps captivant et émouvant.
En ce temps-là, la croissance allait bon train. L’avenir était à portée de main. La modernité entrait chez chacun. Moulinex libérerait bientôt la femme et l’État construisait à tour de bras et ce, dès le milieu des années 50, des logements, des grands ensembles, pour le peuple qui en avait bien besoin. À la pénurie quantitative d’après-guerre s’ajoutait l’insalubrité d’où la colère d’un...
Bibliothèque, mon amour
Enjoué et malicieux, l’écrivain gallois Richard Gwyn signe avec ses Invités un hymne à l’imaginaire, à la littérature. Quand l’étrange rencontre la vraie vie.
Il se dit indolent et sans attaches, indifférent au monde. Il revendique sa solitude, la protège jalousement, se montre grincheux si un grain de sable vient chambouler l’ordre des jours, ou plutôt de ses nuits. Car notre narrateur, quadra, ex-globe-trotter, ex-écrivaillon pour guide de voyage ou revues littéraires, est insomniaque. Un insomniaque de la plus belle espèce, de ceux qui en état...
La vie n’est pas un fleuve tranquille
Avec humour et finesse, cet anthropologue brésilien invente une autofiction en forme de récit d’aventures… pour mieux se moquer de lui-même.
Moment de retrouvailles : « – T’es arrivé ? – Je suis arrivé. – T’es pas malade ? – Non. » Ainsi vont les habitudes (ou les traditions). Le narrateur, quadra plutôt las, anthropologue plutôt essoré, est ainsi salué par son guide, et c’est parti pour une énième expédition, pour de longs jours et de longues nuits à bord d’une pirogue qui glisse sur un fleuve ondulant dans la jungle, entre le...
Symphonie d’un nouveau monde
Entre poésie et politique, Antopine Wauters écrit à l’oblique des histoires d’aujourd’hui. Avec des mots de tous les jours mais un phrasé électrique. Vivifiant.
S’aimer, bouger, pleurer, être libre, tout ça a fichu le camp depuis qu’ils ont fermé le monde, puis qu’ils ont jeté la clé. » L’espoir s’est fait la malle. Reste, le déclin, la décadence. À moins que n’adviennent le sursaut, le désir de mots, le besoin d’histoires, et le paradis au loin, pas si loin peut-être. Dans Le Musée des contradictions, Antoine Wauters pose bout à bout des tranches de...