La rédaction Martine Laval
Articles
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Gentleman Writer
En quelques nouvelles ancrées sur sa terre natale des Appalaches, l’écrivain Ron Rash réinvente la nature humaine. Bouleversant.
Sycomores, bouleaux, noyers, tous sont à terre. C’est le soir, les hommes ont posé les haches. Les bûcherons sont affamés, éreintés. De la montagne désormais chauve, plus aucun bruit ne parvient sinon le gémissement des blessés, mains tailladées, pieds estropiés, morsures de crotales. Certains s’en sortiront plus ou moins capables de rempiler le lendemain, les autres grossiront le cimetière...
C’est extra (pas tant que ça)
Les années 70, une jeunesse en effervescence, la révolution qui s’en vient. Patrick Pécherot en maître du roman noir et politique.
Avec le temps, tout s’en va – peut-être. Avec le temps, on n’aime plus – ou plus pareil. Difficile, quand au rythme des trémolos de Léo Ferré, on ouvre la boîte à souvenirs, qu’on fouille et met à jour sa jeunesse, ses illusions, ses amitiés, ses amours, de ne pas sombrer dans la nostalgie, sentiment doucereux, et pire, de virer vieux con : « Encore un peu et je les aurais soutenus, les...
Gaspar, Giordano et Marya
Pour son dixième roman, Antoine Choplin écrit une histoire d’amour aussi torride que poétique. Partie italienne comme un voyage hors du temps.
On dit que Clément VIII, imbu de son pouvoir comme tout bon pape, se mit à l’abri des regards derrière une petite fenêtre d’un immeuble du Campo de’ Fiori, et qu’ainsi caché face au bûcher placé en son centre, il regarda mourir Giordano Bruno. C’était à Rome en février 1600. L’Inquisition battait son plein. Galilée se rétracta, pas lui, pas Giordano Bruno, philosophe, poète, scientifique...
À deux pas de chez nous
L’écrivain voyageur britannique explore à pied – et avec tendresse – des bouts mal connus d’Europe. Quand poésie et politique marchent à l’unisson.
Être ailleurs mais pas si loin. Oublier les heures. Se fier à la lumière et se laisser tomber dans une autre dimension. Poser un pied après l’autre vers l’inconnu. Découvrir les traces de l’Histoire, sa route chaotique depuis la nuit des temps, « se retrouver entre le passé et l’avenir ; entre ce qui s’étire sous nos pieds et ce qui se profile à l’horizon ». Humer les vents, la pluie, la...