auteur Maurice Pons
A propos
L'écrivain clandestin
Romancier, et peut-être plus encore nouvelliste, Maurice Pons (1925-2016) fut un écrivain rare. Charmeur et inquiétant, ne détestant pas tricher avec le réel et le vécu, l’auteur des Saisons aimait surtout à lever le voile des apparences et de la logique pour révéler l’absurdité du monde.
Pour qui s’intéresse à l’œuvre d’un écrivain, au point de vouloir se pencher sur son parcours, il y a comme une curiosité naturelle et légitime à chercher ce qui a pu décider d’une vocation. S’agissant de Maurice Pons (né en 1925 à Strasbourg, et disant devoir s’appeler Maurice à la rue Saint-Maurice où il a vu le jour), nous pouvons avancer deux hypothèses, qui nous viennent de ses Souvenirs littéraires. La scène se déroule en 1932 ou 1933, dans la gare de Strasbourg justement. Si le jeune Maurice Pons s’y trouve, ce n’est pas pour y prendre un train : son père vient d’acheter les deux...
Un mur et des mots
On trouve dans Délicieuses frayeurs, un recueil de neuf nouvelles parues aux éditions Le Dilettante en 2006, ce court récit nommé « La Fenêtre ». Du Maurice Pons pur jus, des mots simples, avec un arrière-goût de confiture de grand-mère (celle que la comtesse de Ségur préparait à ses petits-enfants, ou celle de Perrault, pourquoi pas ? dans le panier du Chaperon Rouge). Des mots qui...
Bibliographie
• Métrobate, Julliard, 1951 (réédité sous le titre Pourquoi pas Métrobate, Balland, 1982)
• La Mort d’Eros, Julliard, 1953
• Virginales, Julliard, 1955 ; Bourgois, 2001
• Le Cordonnier Aristote, Julliard, 1958 (réédité sous le titre Embuscade à Palestro, Le Rocher, 1992)
• Le Passager de la nuit, Julliard, 1960 ; Le Rocher, 1991 ; Points, 2017
• Les Saisons, Julliard, 1965 ; Bourgois,...
Ouvrages chroniqués
Métrobate
de
Maurice Pons
2024
Réédition de Métrobate, premier roman de l’auteur des Saisons. Entre critique de la bourgeoisie et humour tendre, un roman contre la grisaille.
Il a tout du dandy, du parfait dilettante, un rien précieux, un rien poète. Élégant dans son phrasé comme dans ses gestes. Séducteur et manipulateur de la plus belle espèce. Serait-ce un imposteur ? Il est sans âge, il parle « par images », raconte beaucoup « mais sans jamais qu’on sût rien de lui ». C’est à peine s’il a un nom, quant à son passé, c’est là toute la question. Il est le premier intellectuel à être reçu à la table de l’opulente maison des Rivière, à dire vrai, un château, avec domestiques et maître d’hôtel. Il sera pour les deux mois de l’été 1945 le professeur particulier...
Mademoiselle B.
de
Maurice Pons
2014
Dans Mademoiselle B., Maurice Pons troque son costume d’écrivain pour celui d’enquêteur. Enfin presque…
Un matin d’avril 1972, alors que « deux astronautes américains, sous l’œil de leur caméra électronique » gambadent sur la surface de la Lune (bien moins connus que leurs prédécesseurs, il s’agit de John Young et de Charles Duke), on découvre un cadavre flottant sur la Flanne, un cours d’eau imaginaire près duquel le narrateur a élu domicile – un certain Maurice Pons, qui n’est sans doute ni tout à fait l’auteur des Saisons (pierre de touche de son œuvre), ni tout à fait quelqu’un d’autre.
Nous voici donc à Jouff, commune imaginaire elle aussi, dans une campagne qui paraît avoir hérité de...
Le Passager de la nuit
de
Maurice Pons
2017
Pour le plaisir d’une langue tout en élégance, humour et propos politiques en prime, il faut lire Le Passager de la nuit. Foncez !
La France. Sa campagne verdoyante, ses jolis vallons-rivières-forêts, ses villages assoupis et ses routes si exaltantes ! Leurs minces rubans de bitume bordés d’arbres centenaires flirtant avec le ciel… Les années soixante. Leurs promesses de lendemains qui chantent… Douce France ! Cher pays de l’insouciance ! Ou France de carte postale ? Ou France plongée dans le déni ? Au volant d’une « voiture de sport » comme on disait, un jeune dandy s’envole droit vers la liberté. Il quitte Paris, destination Champagnol – y a-t-il nom plus charmant, plus… franco-français ? Il fonce à toute...

Douce-amère
de
Maurice Pons
1998
Ces onze nouvelles, parues en 1985 chez Denoël, ont l’apparence aussi appétissante que des petits champignons vénéneux. Délicats au toucher, attendrissants à l’oeil. Mais sitôt avalés, voilà qu’ils vous tuent sur le champ. Enfant, Maurice Pons devait se régaler des faits divers sordides, plutôt que des histoires naïves de croque-mitaines. Avec une cruelle désinvolture, (« Nous étions ses meilleurs amis (…) C’est tout naturellement chez nous qu’elle vint pour mettre fin à ses jours. »), l’auteur des Saisons convoque, à partir de fragments de vies ordinaires, quelques spectres fugitifs,...