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Domaine étranger Mystérieusement inexemplaire

juin 2024 | Le Matricule des Anges n°254 | par Richard Blin

Au fil d’une parole libre d’elle-même, les proses brèves de Robert Walser diffractent la substance mouvante d’un présent muable et capricieux.

La Buveuse de larmes

Un art du voir s’articulant autour d’une fausse naïveté de l’œil, une oreille ouverte aux discours du « temps-présent », une ironie subtile désamorçant et renversant tout jugement de valeur, une écriture qui semble d’une infinie simplicité mais qui est inimitable, et puis un invincible désir d’être insignifiant et de le rester : tout Robert Walser (1878-1956) est là. Tout son être aura été noué aux mots, faisant de lui l’un des derniers héros de l’écriture avec Kafka (qui l’admirait), Borges, Artaud ou Thomas Bernhard.
Son œuvre, déroutante, comporte quel-ques romans mémorables et sans modèle – Les Enfants Tanner, Le Commis, L’Institut Benjamenta, Le Brigand –, quelques « dramolets » dont Cendrillon, et des centaines de feuilletons, ces proses brèves exilées dans le tiers inférieur de la première page des journaux de l’époque. Une forme d’écriture méprisée à laquelle il se consacrera entièrement dans les années 1920. Parmi tous ces feuilletons, il en est qui – pourtant autorisés par Walser, c’est-à-dire jugés dignes d’une publication – ne furent pas publiés de son vivant. Peter Utz – auteur de Robert Walser : danser dans les marges, Zoé, 2001 – et Marion Graf, la traductrice, en ont choisi trente-deux, rédigés durant les années où Walser vécut à Berne (de 1921 à 1929) et représentatifs du génie walsérien comme du champ des possibles qu’offre le feuilleton.
De brèves proses donc, dans lesquelles Walser se fait tour à tour chroniqueur, conteur ou « artiste en chef dirigeant sa plume ». Que le texte prenne la forme d’une rédaction, d’une causerie ou d’une lettre importe peu. Walser écrit comme il pense, s’adresse au lecteur, se parle à lui-même. Et c’est toute son époque qui défile : les trains, les chapeaux à plumes, la grande ville, le cinéma, le théâtre, les expositions, l’excursion dominicale, les vulgarités de la réussite. C’est qu’il s’inspire de son réel quotidien, du monde qui l’entoure, de ce qu’il voit lors de ses promenades car la marche lui est un mode d’être autant qu’une source de motifs d’écriture. « Il ne faut pas aller bien loin pour pouvoir dire qu’on vit quelque chose. »
Une phrase banale entendue devient chance d’écriture. Il la fait résonner, donne à entendre ce qui dans les mots se met à parler tout seul. Ce n’est pas le sens qui le guide mais la sonorité, qui le fait passer d’un mot à l’autre. D’où des textes qui avancent à l’improviste, ne possèdent pas de fil conducteur, sont de véritables promenades sur papier. Il y a un chemin mais sans but, et le texte se fait labyrinthique, progressant par micro-déraillements, infimes trébuchements, pirouettes espiègles, folâtreries. Comme si l’écriture décidait à son insu tandis qu’il se promène dans le dédale de sa vie. « J’ai le souvenir très vif d’avoir, un dimanche, traversé une prairie constellée d’arbres en fleurs » ; « Ce à quoi je prête attention, je m’en délecte comme si c’était un saucisson ou du fromage. » Alors, parfois, dans ce pêle-mêle...

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