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Domaine étranger Le Vieil homme et l’étrangère

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Éric Dussert

Le Vieil homme et l’étrangère

L’existence de Nìkos Kokàntzis (1927-2009), natif de Thessalonique, a été lacérée par une tragédie survenue durant son adolescence. Son amoureuse, Giaconda, a été déportée avec ses parents dans un camp de concentration où elle est morte. Où, plus exactement, elle a disparu, et l’absence de son corps a été le traumatisme redoublé, la plaie profonde de cet homme devenu psychiatre à Londres. On croyait qu’il n’avait été l’auteur que d’un chef-d’œuvre, Gioconda (1975), où il relatait son amour de jeunesse, afin de faire revivre son amante à travers les mots. La publication du Vieil Homme et l’étrangère, qui réunit ses miscellanées prolonge la sensation éprouvée avec son roman puisqu’un double motif obsédant en jaillit : la mort de jeunes femmes et l’absence d’un corps. « J’avais besoin d’un cadavre. Désespérément. Ce n’est pas une métaphore. Je ne parle pas d’un type mort de fatigue ou apathique. J’avais besoin de quelqu’un de simplement mort. Mort pour de vrai, totalement. Mais vouloir est une chose, trouver un est une autre. Les guerres font rage de par le monde, des centaines et des milliers de gens sont tués tous les jours ; pourtant trouver un seul cadavre quand on en a besoin équivaut à chercher une espèce terriblement rare. »
Avec ses nouvelles, parfois fantasmagoriques, ou Gioconda transformée en livret d’opéra, Le Vieil Homme et l’étrangère n’est certes pas un livre prodigue, mais il manifeste dans la rareté de ses pages inédites que la parcimonie reste, pour certains auteurs, une garantie de leur intensité. Ainsi parle Gioconda à Nikos : « Je t’ai apporté un herbier de fleurs, de feuilles et de plantes, mon bien-aimé, que j’ai commencé toute petite à l’école et continué jusqu’à hier. (…) J’y ai toujours mis l’amour que j’ai pour toi. Le soir je le feuillette et je pense à nous deux (…). Chaque fleur est un baiser (…). Garde mon herbier maintenant, mon bien-aimé, serre-le la nuit pour te souvenir de moi. » Manifestation d’une douleur aiguë, la littérature était pour Kokàntzis un baume.

Éric Dussert

Le Vieil Homme et l’étrangère
Nìkos Kokàntziz
Traduit du grec par Hélène Zervas
L’Aube, 167 pages, 17,90

Le Matricule des Anges n°247 , octobre 2023.
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