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Dossier Yves Bonnefoy
Au secret du poème

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Richard Blin

Entre lucidité et espérance, la poésie d’Yves Bonnefoy est faite de porosité à l’être du monde, de présence et d’ouverture à l’absolu au sein de la finitude.

Yves Bonnefoy aimait rappeler que ce n’est pas par une signification qu’un poème nous retient. Non, disait-il, nous aimons un poème au premier instant, sans savoir ce qu’il y est dit. « Nous l’aimons pour ses mots, ses mots comme tels, ses mots aussi évidents qu’ils sont énigmatiques, avant de prendre conscience des significations qui sont tissées dans leur trame. » À lire les siens, de poèmes, ce qui frappe c’est une sensation de dépossession de soi, une sorte de neutralisation de la pensée au profit d’un mélange d’énigme, de lumière et de présence, porté par un rythme et une musique qui s’imposent à nous avec la force et l’éclat de l’immédiateté. Il y a là une écriture du simple et du sens qui arrache le poème à ce qu’il dit pour sacraliser l’être-là de ce qui est là. Une poésie qui n’est pas celle d’un moi qui rêve, qui ne cherche pas à se substituer à ce qui est à vivre, qui ne propose pas une fuite loin du réel ou une émotion idéalisatrice de compensation, mais une poésie qui rend visible le monde, relève d’un « grand réalisme » au plus près « du brut de l’air et des pierres ». Habitée par un esprit de jouissance qui passe par les sensualités les plus naturelles, elle veut réconcilier poésie et monde, maintenir en présence notre conscience et notre pratique du monde, fonder un espace habitable à travers des lieux d’écoute et de partage. Une poésie qui vit et s’appuie sur la force de vérité qu’il y a dans le désir d’être.
Pour comprendre ce qu’est cette poésie, il faut peut-être rappeler que la pratique de la poésie se divise en deux grandes tendances. La première considère que la poésie est la production – fondée sur la rhétorique – d’un objet verbal se réclamant de l’étymologie grecque du mot. Cette poésie qui est un art, et dont Mallarmé et Valéry sont les plus éminents représentants, tend à constituer le langage en monde autonome, et poursuit un idéal de beauté qui tend à s’affranchir du réel. Elle est travail de la langue à tous ses niveaux et fait du texte le lieu unique et suffisant de l’activité poétique. Elle oublie, cette pratique, la réalité extérieure, et le fait que nous autres, les vivants, avons rapport avec autre chose que du texte, que nous sommes des êtres mortels qui avons à donner un sens à notre temps d’existence sur cette terre. Quant à l’autre tendance, celle qu’a choisie Bonnefoy, elle cherche à nous reconduire au réel, elle est expérience de notre être au monde, expérience qui passe certes par le langage mais se doit de ne pas s’y enfermer. Elle doit, au contraire, délivrer la parole des représentations abstraites propres aux systèmes conceptuels – qui oublient le particulier et la finitude. Elle donne du prix à la vie, refuse donc les dogmes, les leurres et l’emploi fonctionnel des mots, qui ne donne du réel qu’une image sans prise vraie sur les choses. Elle consiste donc à rapprocher le langage du réel, à trouver le moyen de lui faire exprimer ce que peut avoir d’intime le rapport au temps et aux...

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