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Dossier Yves Bonnefoy
L’imperfection est la cime

mai 2023 | Le Matricule des Anges n°243 | par Emmanuel Laugier

La parution des Œuvres poétiques d’Yves Bonnefoy permet de prendre la mesure de la cohérence impressionnante d’un trajet, d’un élan, dont le vœu fut que la transparence vaille dans « des phrases qui soient comme une rumeur d’abeilles », ou comment l’exercice de la poésie peut ouvrir au don d’une autre clarté.

L’œuvre d’Yves Bonnefoy, presque sept ans après sa disparition (le 1er juillet 2016), s’impose à nous aujourd’hui avec une évidence encore plus accrue que celle partagée de son vivant par ses nombreux lecteurs. Celle-ci, sans impatience ni prétention, marque à partir des années 1950, dans la compagnie des poètes Philippe Jaccottet, Jacques Dupin et André du Bouchet, la poésie française qui alors se débattait entre l’héritage de la Résistance, les derniers feux du surréalisme, les phares que Ponge et Michaux représentaient, l’irrécupérable legs d’Artaud et toutes les avancées textualistes du structuralisme qui se poursuivront notamment par la revue Tel quel. La parution de ses premiers livres de poésie, de l’Anti-Platon (1947) à Du mouvement et de l’immobilité de Douve (1953) puis celle de Dans le leurre du seuil (1975), sur trois décennies, affirment les axes d’une poétique inédite. Mais c’est d’abord par ses doutes et son désarroi, tout autant que par les questions que cette poétique inaugure, que sa recherche gagne en densité jusqu’à confiner à une inquiétude qui in fine la spécifiera.
Mais que recherchait Bonnefoy ? D’abord un lieu, une présence, quelque chose comme la reconnaissance de l’unité perdue des choses, cette expérience rare que Bonnefoy appelait « l’indéfait » ? De façon multiple, les livres et la variété des angles d’attaque de la méditation du poète viendront expliciter la nature de ces obsessions particulières. Tout ce qui a trait aux lieux (le pluriel est ici essentiel) définit, à chaque fois, le schème d’une expérience vraie, authentique, où se vérifie quelque chose d’une présence, insécable et indivise, mais dont il est pourtant difficile de rendre compte. Peut-être qu’à la faveur de cette saisie, il s’agit de traverser la puissance d’émanation d’une chose venue rayonner sur l’immanence de nos vies finies et altérables ? Mais quelle est la nature de cette saisie ? Fragment de céramique au sol, balai contre un mur, pierre de seuil d’une bâtisse, d’une église, simple couleur entr’aperçue dans un feuillage, sac de ciment avachi. Mais alors comment dire plus et multiplement cette venue ?
La pratique poétique, telle que Bonnefoy l’interroge depuis son exigence critique et analytique, est la voie par laquelle une unité du monde, sa plénitude sensible, est approchée. Elle est ce temps où les choses qui nous entourent, sans langage, sont appréhendées, ainsi qu’elles sont vécues dans la petite enfance. Cette proximité entre l’expérience de la situation d’infans, du moins ce qu’il en reste en chaque être, et le dessein de la poésie, de la peinture ou des architectures anciennes – des arts dans leur entièreté – est ce dont Bonnefoy questionne tôt l’évidence. Mais c’est derechef pour en noter la complexité. Trajet tortueux comme celui de Dante et de Virgile sur les chemins entravés de l’enfer et de ses cercles, cette complexité est évidemment éloignée du cliché qui agrège poésie et enfance. Les mots de...

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