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Dossier Paul Gadenne
L’intranquille observateur

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232 | par Éric Dussert

Chef-d’œuvre en perpétuel péril, l’œuvre de Paul Gadenne (1907-1956) est à redécouvrir de décennie en décennie… Malgré ses envoûtantes beautés, sa poésie et les interrogations profondes qu’elle nous propose.

Quoiqu’il puisse être considéré comme un grand écrivain français du siècle dernier, au même titre qu’Henri Calet, Paul Gadenne reste traité comme s’il n’était qu’un petit-maître, à l’image de ces peintres de l’âge classique, talentueux mais sans aucun succès de cours. Gadenne, qui participait à la course aux prix de l’automne 1941 pour son roman Siloé – « Un premier livre qui est un grand livre » (Aujourd’hui, 20 août 1941) – aux côtés de Raymond Guérin, « actuellement prisonnier », de Georges Magnane ou de Pierre Béarn, et n’obtenant ni le Femina, ni le Goncourt, ni le Prix des critiques, ne suscita finalement l’intérêt que dix-sept ans après sa mort, le 1er mai 1956 à Cambo-les-Bains. Puis, cycliquement, une fois toutes les décennies, lorsque Didier Sarrou, le collègue de sa veuve Yvonne Gadenne, devenu son exégète, trouvait un éditeur dévoué à la cause de cette plume incomparable. Il y eut d’abord Le Tout sur le Tout, Le Seuil et Séquences, avant que « L’Imaginaire » ne rompe la jachère, puis Actes Sud qui s’empara d’une nouvelle étonnante, « Baleine », publiée d’abord par Albert Camus dans la revue Empédocle en 1949… Ce fut alors la révélation au grand public de l’écrivain Paul Gadenne : on s’arracha plusieurs éditions de sa petite pièce de prose de trente-six pages si denses…
Paul Gadenne arrivait au terme de sa vie lorsqu’il produisit ce texte radical. Alors qu’il travaille à son roman L’Avenue (1949), interrogation sur la quête de l’absolu par le truchement d’un personnage artiste, comme souvent chez lui, il reprend un texte qu’il a entamé deux ans plus tôt et y insuffle sa vision du monde en ce moment singulier : il est alors en pleine lecture de Franz Kafka, nouvellement traduit en français. C’est la visite avec son épouse à une baleine échouée, le 7 mars 1947, qui a déclenché chez lui le processus créatif. Son geste est fulgurant, inspiré par le Kafka de Max Brod. Les personnages de la nouvelle, Pierre et Odile, se trouvent confrontés à travers le cadavre de la baleine échouée sur la plage à l’ambivalence du divin qui autorise les monstres. Ils sont ainsi soumis à la possibilité d’adhérer à l’événement en acceptant la bête, sa décomposition, dans un acte de foi qui dépasse la recherche d’explication ou le recours à un divin strictement et infiniment positif. Alarme des guetteurs basques de la côte, « Baleine ! » appliqué au romancier devient un cri intérieur dans la tension du créateur vers la perfection, à travers le processus mental d’une recherche de la transparence absolue. C’est probablement là la source du fort pouvoir de suggestion qui exsude – comme les sanies coulent de l’œil de la baleine – des écrits de Paul Gadenne, apparemment simples mais terriblement marquants, prenants, émotionnants. « Je voudrais être la baleine », dit Yvonne, parce que « ce n’est pas juste qu’elle soit morte, et moi vivante ». La baleine représente l’impossible ; Yvonne/Odile comme Paul/Pierre sentent qu’ils doivent désirer cet impossible....

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