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Entretiens Œil de grâce

avril 2015 | Le Matricule des Anges n°162 | par Dominique Aussenac

Entre Éros et Thanatos, Sylvie Gracia nous offre avec Mes clandestines une superbe galerie de portraits de femmes. Vivifiants, joyeux et graves.

Elle n’a jamais écrit pour « écrire ». Dit ne vendre quasiment rien. Donc se sentir libre par rapport à la réussite et l’échec. Plus reconnue en tant qu’éditrice (Le Rouergue) que comme écrivain, « cela a été douloureux, cela ne l’est presque plus », Sylvie Gracia a publié six ouvrages. Deux romans, L’Été du chien (L’Arpenteur), Une parenthèse espagnole (Verticales), quatre récits et carnets, Les Nuits d’Hitachi (Gallimard), L’Ongle rose (Verdier), Regarde-moi (Verticales), Le Livre des visages (Jacqueline Chambon). Ils dressent une représentation en trompe-l’œil de cette native de l’Aveyron qui se joue du décalage, jusqu’à en faire un moteur d’écriture. Elle qui lance des traits drus, acérés avec une rare finesse. Va au plus près de l’émoi, de l’intime, associant voyeurisme et extrême pudeur.
Et si tout tenait dans un regard ? On pourrait ainsi voir dans Mes clandestines une farandole de femmes toutes générations et conditions confondues. Entre liesse populaire, manifestation féministe et ribambelle du Grand Meaulnes, il y aurait des vivantes et des mortes. Cette amie très âgée : « Elle qui avait conservé de si beaux volumes, me dit Mathilde. L’ovale du contour, la pointe d’un menton, les pommettes hautes. Oui, de si beaux volumes qui disparaissaient sous les traits forcés. Et tout ce qu’elle voulait dissimuler, elle le révélait plus encore. » Tamina et son corps gracile, désirable avec qui elle a partagé un amant et une soirée bien alcoolisée. Une femme voilée, croisée métro Champs-Élysées qui utilise presque le même vernis à ongle. Camille Moravia (quel pseudo !) expose son corps sur les réseaux sociaux et provoque les hommes. Clémence revient de chimio. Annie Ernaux : « Tu t’en souviens, la photo d’elle durant son cancer ? » ห nouveau, Mathilde, sa chère rue Vieille-du-Temple et ses histoires de Résistance. Enfin, sa mère disparue depuis plus de vingt ans. « Et certaines nuits plus denses, quand l’écriture me travaille le corps, il m’arrive, allongée sous les draps de sentir des présences peser sur ma poitrine. »

Mes clandestines est-il un livre d’heures, un carnet de voyages au pays des femmes, un album de photos, un collectage d’empreintes ?
D’abord, l’envie d’écrire des portraits de femmes, envie qui me tient depuis longtemps. Comme un peintre ou un photographe choisirait de faire une série de portraits. La figure humaine est excitante dans sa complexité et ses ambiguïtés, et puis jusqu’à son dernier jour elle est encore mouvante. Donc, cela a commencé comme ça, avec le portrait de celle que j’appelle Mathilde dans le livre, une dame de 92 ans qui me raconte sa vie depuis une vingtaine d’années. J’aime écouter les autres. C’est sur elle que je me suis exercée, d’abord en prenant des libertés, en romançant en partie ce qu’elle avait vécu, puis, comme dans un mouvement de vérité, je me suis tenue au plus près de ce qu’elle m’avait dit d’elle. Mais, si vous l’interrogiez, elle vous dirait qu’elle ne se reconnaît...

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