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Domaine étranger Plage

juin 2009 | Le Matricule des Anges n°104 | par Chloé Brendlé

La couverture de ce roman paru en 1980 aux États-Unis est tout un programme : le titre évoque un sulfureux film avec Di Caprio, le fond, du bleu qui dégouline sur du orange (à moins que ce ne fût l’inverse), une ambiance torride, et la quatrième de ladite couverture nous met l’eau à la bouche en parlant de la mise en miroir « d’un fascisme qui reste innommé et (de) la violence du désir dans cette fable sans morale, au lyrisme puissant ». On imagine déjà, sur fond moite de dictature et de triangle amoureux, une allégorie trouble. Or, page après page, tout cela, le récit s’évertue à le défaire. Le théâtre des événements ? Une île qui tient à la fois d’une dictature d’Amérique latine, d’un potentat africain et d’une capitale européenne. Résultat : on passe à côté de l’universel comme de la singularité. Car il ne suffit pas d’évoquer une scène de torture (qui fait lointainement écho au Kafka de « La Colonie pénitentiaire » et de la machine à graver la loi sur le corps des condamnés), mise en œuvre par les « Réguliers », et une vague « Résistance », bien pâles arrière-plans, pour créer le malaise. Pour ce qui est de la sensualité, elle-même reste abstraite : le narrateur, jardinier à la fois antipathique et inconsistant, qui, apparemment, s’y connaît en beauté et en violence, décrit, de façon plus ou moins décousue (on se persuade, au début, pour se donner l’envie de continuer, qu’il s’agit d’une prose poétique version surréaliste ou rimbaldienne), dans un même élan lyrique, la touffeur du paysage et les cris des ébats de sa femme (Ponchita) et de son apprenti jardinier (Rudy), par la grâce de phrases assertives et d’une écriture artiste mêlant abstrait et concret (« Le silence était une conjuration du désir » ou « Notre horizon de cruauté et de destruction se traînait vers la lumière du jour quand j’ai commencé à entendre de l’autre côté de la montagne le vrombissement des avions de guerre. »). Mais c’est peut-être la traduction du titre américain (Bathers), qui nous a induits en erreur…

PLAGE
de ROBERT STEINER
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Jaworski, Cambourakis, 89 pages, 13,50

Plage Par Chloé Brendlé
Le Matricule des Anges n°104 , juin 2009.
LMDA papier n°104
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LMDA PDF n°104
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