Les manifestations littéraires, salons du livre, conférences et signatures inspirent depuis des temps immémoriaux des commentaires moqueurs aux observateurs les plus espiègles. On se souvient notamment du Salon de Max Genève (Bernard Barrault, 1986) parce qu’il avait fait scandale. Aussi impertinent que taquin, Julien Campredon, un jeune collaborateur de la revue (et structure éditoriale) Monsieur Toussaint Louverture, lance à son tour une boule puante sur les moquettes du Salon du livre de Paris sous l’espèce d’une nouvelle humoristique. On y découvre un jeune auteur provincial « montant » à Paris pour proposer aux éditeurs présents dans le hangar à foires de la Porte de Versailles un nouveau concept, l’Aligot littéraire. Plus puissant que l’Oulipo sans doute, le produit issu du terroir toulousain n’est pas cependant pas le bienvenu. D’autant que les Russes débouchent la vodka, que les attachées de presse sautent sur les genoux du critique qu’on a « vu à la télé », et que l’éditrice arrivée au pignon de sa rue toise l’impétrant, tandis qu’un paisible duo de retraités ariégeois déboussolés sillonne les lieux avec son caddy. L’aligot littéraire a fait long feu. Dans un grand éclat de rire, Boris le Babylonien démontre que dans le monde des Lettres & du Papier réunis, la littérature n’est à peu près jamais la question.
Boris le Babylonien contre l’aligot littéraire de Julien Campredon
L’Atelier du gué, 47 pages, 5 €
Vie littéraire La foire au papier
juin 2006 | Le Matricule des Anges n°74
| par
Éric Dussert
Un livre
La foire au papier
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°74
, juin 2006.