Né en 1964 à Téhéran, Philippe Blasband est romancier, il a écrit des scénarios pour le cinéma ainsi qu’une dizaine de pièces de théâtre. L’Invisible met en jeu la langue d’un exilé. « Les mots français ils sont là, en ma tête, oui, ils parlent ma tête, oui mais au dedans ma bouche, ils s’en meurent. » Le protagoniste de sa pièce, fuyant un pays en guerre, s’invente pour survivre un frère sorcier, invisible, auquel il s’adresse en permanence. Le personnage est proche de la schizophrénie, dans une dualité entre son pays d’origine et la terre d’accueil. Le dramaturge essaie de dire toute la douleur qui résulte de la séparation avec la langue mère. Il sculpte une langue maladroite, heurtée et neuve à la fois, avec des inventions comme la « disparance ». La pièce est à l’image de la langue, touchante et maladroite en même temps.
L’Invisible
de Philippe Blasband
Hayez & Lansman, 38 pages, 9 €
Théâtre En bref
novembre 2004 | Le Matricule des Anges n°58
| par
Laurence Cazaux
Un livre
En bref
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°58
, novembre 2004.