C’est à un étonnant bestiaire que nous convie Jean-Michel Bongiraud. Ses poèmes courts, hachés d’aphorismes, évoquent le rat, le pélican, la chèvre, le python et bon nombre d’autres animaux. Le format charmant du recueil accentue le sentiment primesautier d’entrer dans une série de fables. Mais au finish de chaque poème, la musicalité des phrases laisse le lecteur au bord d’une interrogation ontologique. La mort conclut quelques portraits et l’on apprend avec l’autruche « où se cache la vérité./ Entre un grain de sable et un ver. » C’est donc de l’homme qu’il est ici question à travers ses cousins du règne animal. Et de sa capacité à nommer les êtres puisque le poète « se brûle à toucher la réalité/ cachée sous son corps. » Sur les pas de La Fontaine, Bongiraud fait oeuvre de moraliste et son humanisme prend des accents plus profonds encore depuis le 21 avril : « L’homme n’est pas un lynx./ Ni fort ni rapide. Aveugle par désir. »
Le Cou de la girafe
Jean-Michel Bongiraud
L’Amourier
65 pages, 9,20 euros
Poésie Le cou de la girafe
juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39
| par
Thierry Guichard
Un livre
Le cou de la girafe
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°39
, juin 2002.