Enfance portative
Voici un réjouissant vade-mecum qui rappelle en petites strophes très allusives les principaux éléments de l’art de l’enfance. De la famille (« papa porte des idées toutes faites »), en passant par l’école (« le maître cravache ma fierté ») et le sport (« ils ont des corps sculptés, des maillots sponsorisés… Mais où ont-ils rangé leur âme ? ») on sourit de la pertinence de ce regard d’enfant, tour à tour teigneux et sentimental.
Bonheurs et malheurs quotidiens sont ainsi évoqués dans un parcours en sept étapes où les syllabes sont elles aussi chahutées : « Dans ma maison à moi/ tu rencontreras/ des pattes de sourds/ des dialogues de velours ». Le tout s’enchaînant de façon alerte pour aboutir au vœu final : « De l’enfance tu garderas/ la prunelle fraîche, le regard droit ».
Les contours anguleux des dessins de Anne-Catherine Van Santen donnent aux illustrations une certaine nostalgie adaptée à la tonalité épurée des poèmes.
Esperluète éditions
83 pages, 85 FF