Dans ce recueil dont l’unité crée la petite musique, chaque poème se compose d’une seule phrase de cinq ou six lignes. En peu de mots donc, mais agencés sur un unique souffle, Jean-Pascal Dubost condense les souvenirs d’une enfance réelle ou fictive à travers les lieux qui en constituent le décor : cour de ferme, ombre d’un pêcher, chemin. Au cœur de cela, deux séries de textes évoquent le corbeau (auquel ce jeune poète a déjà consacré un recueil - C’est corbeau chez Cheyne éditeur) et le sanglier (« cet animal ne construira jamais de citadelle »). Avec cette mythologie de l’enfance, on retrouve une saveur perdue comme le sont tous les paradis. Tel le goût de la marmite de moules préparées par la grand-mère : « je l’approche par hasard chez des amis ou, parfois, avec des mots décevants comme là ». Comme Valérie Rouzeau, Emmanuelle Le Cam et quelques autres très jeunes auteurs, Jean-Pascal Dubost, sur les traces d’un James Sacré, bâtit les fondations d’une poésie à donner en partage.
Tarabuste
88 pages, 50 FF
Poésie Des lieux sûrs
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Thierry Guichard
Un livre
Des lieux sûrs
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.