L’argent, dit-on, n’a pas d’odeur, mais ce n’est pas ce que dit Christophe Tarkos qui de l’argent affirme la « valeur sublime », enveloppante, toute puissante. L’Argent cependant n’est pas un texte d’économie politique. L’Argent ne fait que répéter ce que l’on sait déjà, mais dans la variation du même déforme son propos, tord sa phrase, dans l’insistance de ses multiples variations ne signifie plus rien qu’un envoûtement, celui où l’argent nous tient prisonnier. Cette poésie en effet, litanique à sa manière, ne propose pas moins qu’un fonctionnement singulier de la langue, un mouvement propre qui finalement travaille le texte, y creuse les cercles d’une spirale. L’Argent comme les autres livres de Christophe Tarkos est écrit dans une réelle prodigalité du dire, dans une dépense. Une manière de transe s’invente là. Un tourbillon du sens.
Al Dante
41 pages, 70 FF
Poésie L’Argent
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Xavier Person
Un livre
L’Argent
Par
Xavier Person
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.