Je ne fais pas rien.« Hélèna Villovitch le dit elle-même, et à la lecture de Je pense à toi tous les jours, on ne peut lui donner tort. A travers les douze courts récits constituant cette œuvre légère et savoureuse, Villovitch, qui bénéficie déjà d’une certaine notoriété dans le milieu de l’art contemporain, se met en scène, aux prises de son trépidant quotidien. Entre le tournage d’un vidéo clip »têtard pop« , le vernissage ubuesque d’une exposition au »musée de l’action directe« , les séances de »poésie hurlée« , et la confection de sushis, c’est à peine si elle trouve encore le temps de »photographier (ses) pieds« . Mêlant discours pris sur le vif, réflexions intimes, expériences artistiques, et illustrations photographiques, l’auteur réussit un étonnant alliage de justesse et d’humour. Elle confie son secret amour pour sa défunte Renault 14, les improvisations lyriques que lui inspirent les initiales des RER, mais aussi certains travers de ses congénères. Son style concis arbore une naïveté et un détachement feints, qui permet aisément la mise en exergue d’un grinçant décalage. Rien ni personne n’est épargné. Ni ses anciennes conquêtes, dont les portraits insérés sont commentés : »Mon deuxième mari, celui qui gagnait des mille et des cent, me trouvait physiquement si parfaite, qu’il considérait que (…) cette seule beauté me suffisait. Aussi ne m’offrait-il ni robe, ni bijou. Ayant trouvé un job bien rémunéré, je l’ai quitté« . Ni ses relations professionnelles. Ainsi, de sa collaboration avec une agence de communication, friande »DES IDEES NOUVELLES« qu’elle avait à l’époque, elle rapporte un dialogue où le cynisme s’expose froidement : »Je lui dis que j’ai un problème. Il me dit qu’il ne peut plus me faire confiance. Je dis un gros problème. (…) Ma mère est morte. C’est terminé. (Il) dit je te souhaite bonne chance pour la suite de ta vie professionnelle". Je pense à toi tous les jours ne marquera probablement pas de façon conséquente l’his
Je pense à toi tous les jours
Hélèna Villovitch
Editions de l’Olivier
128 pages, 85 FF
Premiers romans Le superflu vitriolé
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Nathalie Dalain
Un livre
Le superflu vitriolé
Par
Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.