L’envie nous vient très vite de lire à haute voix ces textes qui portent le souffle loin. Les mots de Francis Coffinet imposent un rythme qui nous entraîne au-delà du sens. Pourtant « Rien n’était totalement dit, tout restait confus, vain, sans poids. » Enfin une poésie qui n’a pas la prétention d’amener le lecteur à la vérité (avec un grand V) mais une poésie qui bouscule. Une lucidité à fleur de mots… « là, je captais tous les mensonges émis par ta fragilité. » Pas de candeur, ni de complaisance, juste un regard acéré dans le clair-obscur de la réalité : « Naître, c’est former sans cesse le même songe et simultanément le saisir dans sa croissance permanente. » Avec des phrases qui trottent longtemps dans la tête, ce petit livre fait partie de ceux, assez rares, qu’on ne referme jamais tout à fait, qu’on rouvre au hasard pour y dérober un peu d’espace.
Contre le front du tempsFrancis Coffinet
Mont Analogue Éditeur28 pages
Poésie Contre le front du temps
novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21
| par
Corinne Robert
Un livre
Contre le front du temps
Par
Corinne Robert
Le Matricule des Anges n°21
, novembre 1997.