L’Ombre du chat de Paul Borrelli est un thriller issu de la galaxie Ellroy, une étoile dans le système du grand James. Nullement péjoratif, ce jugement situe bien le montage rapide, net et tranchant, la puissance narrative de chaque paragraphe, la tension savamment dosée qui mène au dénouement final. C’est une double enquête menée ici en vue de la neutralisation du psychopathe de service, tueur en série, nourri de cœurs humains arrachés lors de macabres cérémonies. Double enquête car d’un côté nous avons l’inspecteur Canavèse têtu, fûté, intuitif, et de l’autre Lançon, marginal, suspect numéro un (mais innocent bien entendu) et les deux dans une course-poursuite sans temps mort vont nous tenir en haleine sur près de trois cent cinquante pages. Du maître, Borrelli a su reprendre l’atmosphère énervée à la Benzédrine, le décor poisseux et le milieu interlope. L’originalité se situe dans l’endroit (Marseille) et l’époque (un futur post Grand Conflit : 2032) bien que cela n’entraîne que peu de changement réel.
Editions de L’Atalante
344 pages, prix 87 FF
Domaine français L’ombre du chat
mars 1995 | Le Matricule des Anges n°11
| par
Alex Besnainou
Un livre
L’ombre du chat
Par
Alex Besnainou
Le Matricule des Anges n°11
, mars 1995.