Le Preneur de rebut
de François Boddaert
Les éditions dirigées par Georges Monti lancent une nouvelle collection Grandeur nature dont le principe consiste à donner la plume à un auteur contemporain afin qu’il nous présente un illustre du temps passé. Si François Cariès s’est intéressé à Turold (Chanson de Roland) et Olivier Apert à Xavier Forneret, François Boddaert lui, ne nous dévoile le nom du poète choisi qu’à la toute fin de l’ouvrage. C’est dire que Le Preneur de rebut est une sorte de rebus décliné en dix chapitres porteurs chacun de bon nombre d’indices. Mais avec François Boddaert, les candidats au jeu ont intérêt à s’être longuement plongés dans les histoires littéraires, les dictionnaires de littérature et les archives du siècle passé. Dire que l’auteur des Petites Portes d’éternité (Hatier 1993) est un érudit est plus qu’un euphémisme, c’est une lapalissade. Dix chapitres allègres suffisent à faire sentir toute notre ignorance et surtout à montrer que la gloire (immense pour le poète en question) n’est parfois qu’à peine plus éphémère que son bénéficiaire. La morale est amère mais la leçon est belle. C’est que Boddaert, dans ce XIXe siècle littéraire, est dans son jardin.
Le Temps qu’il fait
68 pages, 60 FF
Domaine français Le Preneur de rebut
avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8
Un livre
Le Preneur de rebut
Le Matricule des Anges n°8
, avril 1994.