RUBRIQUE Textes & images
Les articles
La folie d'une absence
Dans cet ouvrage multiforme, textes en vers et en prose, documents d’archives, photos troubles et troublantes, voici une plongée dans la noirceur des années 1976-1983, sous le joug militaire argentin.
Sombre et puissant. Sombre comme les années de dictature en Argentine, entre 1976 et 1983, sombre comme le souvenir des hordes de disparus, ces trente mille personnes que les militaires ont supprimées durant cette période, sombre comme la tristesse, la colère et la détermination des mères de la place de Mai, ces « folles » qui tournent et tournent pour réclamer leurs enfants enlevés, torturés, tués. Puissant comme l’obstination à chercher des traces, puissant comme l’espoir ténu que « son » disparu réapparaisse, qu’il soit seulement parti à l’étranger, qu’il revienne, ce disparu qui,...
Un livre
Istrati ! (version intégrale)
de
Golo
À la fraternelle
Réédition en un seul volume de la biographie monumentale de Panaït Istrati (1884-1935) par l’un de ses plus dignes successeurs.
Gare aux étagères en balsa, l’objet fait son poids. Il faut dire que, même courte, la vie de Panaït Istrati fut plutôt bien remplie et les deux tomes de cette biographie dessinée, initialement parus en 2017-2018 et ici rassemblés en un seul volume, ne suffisent pas à l’épuiser. Le lecteur, en revanche, en sortira lessivé à force de courir après cet homme qui, avant de devenir l’écrivain que...
Les filles de l’intérieur
« La vie de travesti peut être la plus heureuse qui soit » : la preuve par l’image et par la Casa Susanna, rêve fragile d’une existence mise en jolis plis.
Tout commence en 2004, avec un marché aux puces new-yorkais où deux antiquaires découvrent un carton de 340 clichés : comme des photos de famille dénuées d’ambition esthétique, portraits frontaux et appliqués scandant un quotidien sage et épanoui. Rien d’extraordinaire, à ceci près que ces jours heureux s’incarnent par des hommes travestis en femme. Dans le carton, une carte de visite au nom...
Tablettes de bois vivant
Dans un essai pensif et délicat à l’image de son objet, Jean-Christophe Bailly dialogue avec les portraits du Fayoum.
Macula réédite, augmenté d’une préface de l’auteur, cet « Essai sur les portraits du Fayoum » – son sous-titre – publié par Hazan en 1997. Le livre comporte 69 illustrations, une sélection parmi le millier de ces « portraits romano-égyptiens ou portraits gréco-romano-égyptiens » comme les spécialistes les appellent. Visages de femmes, d’hommes, d’enfants peints sur bois, les premiers...
Un zaïmph tout neuf
Réédition de la rutilante version de Salammbô illustrée par Suzanne-Raphaële Lagneau, artiste oubliée des années Art déco.
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Les soldats qu’il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d’Eryx, et comme le maître était absent et qu’ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté. »
Parmi les plus célèbres de la littérature française du XIXe siècle, les...