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Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
Un livre
Cantique des Plaines
de
Nancy Huston
In memoriam
Est-ce le tutoiement, est-ce l’imparfait des verbes, est-ce le rythme lancinant de l’écriture qui fait que l’on sort troublé et ému de la lecture de Cantique des Plaines ? Sans pathos mais avec lyrisme, la narratrice du roman de Nancy Huston écrit un long adieu à son grand-père, Paddon, qui vient de mourir. Une oraison funèbre qui marie le ciel et la terre, l’Histoire des hommes et les...
Corneille décorné
Molière est drôle, aimé, Corneille plus rébarbatif, moins connu. Et si tout cela relevait d’un mensonge arrangé ? Dans son dernier roman, Fréderic Lenormand prend plaisir à brouiller les pistes.
Une hypothèse de Pierre Louÿs prétend que Corneille aurait pu écrire sur la fin de sa vie, des comédies attribuées au jeune Molière. Vraie ou pas, la thèse est tentante. Frédéric Lenormand l’emprunte avec gourmandise, en même temps qu’il vole la plume de Thomas Corneille, le frère écrivain d’un Pierre plus talentueux.
Dans l’ombre de son aîné, aimé et envié, et sous couvert d’une...
Quand tu aimes il faut partir
Le dernier roman d’Alina Reyes est très mince, 91 pages, mais on a le sentiment qu’avec un peu de volonté, l’auteur du Boucher (prix Pierre Louÿs en 1987) aurait pu étendre son récit à l’infini, tant son histoire - une femme se penche sur son passé - est d’une déconcertante mièvrerie peuplée de truismes sans fond et de clichés à faire sourire les plus mélancoliques. Son écriture est pourtant...
Délit de vagabondage
L’ennui a besoin de style. Thierry Bayle fait déambuler son héros dans l’espace (Paris et sa périphérie) et dans le temps (passé et présent). Un homme se penche sur lui-même et quoique le narrateur essaie de nous faire croire (décalage existentiel et social), ce sujet piège est développé par une écriture somme toute très bourgeoise, qui ne se met jamais en péril. La phrase est longue et...