La rédaction Éric Holder
L'Anachronique – chronique
Province toujours
Cette chronique étant celle des arbres, des forêts et des hommes qui en émergent, il convient de signaler que les branches paraissent injustement nues en ce moment, fouettant de grands espaces bleus sous un soleil qui a réveillé des insectes, lesquels, stupéfaits, cherchent en vain une feuille où se poser. On dirait que l’hiver veut fermer les portes à l’heure, même si tous les clients sont déjà partis à la plage.
Profitant de ce que la sève ne monte toujours pas – l’inflexible attend les alentours du 15, vérifiant que « Taille tôt, taille tard, mais taille en mars » –, Jean-Pierre et...
J’aime pas les écrivains
Martine avait su mieux que quiconque me convaincre d’aller à ce festival où il y a d’autres auteurs. Dans ce petit milieu, Martine est connue sous le nom de « La Pasionaria » -il lui va bien- et c’est un milieu que je n’aime guère, pour ce qu’en place de l’œuvre, il y est question de droits, de traductions à venir, d’éditeurs qui seraient incompétents, d’attachées de presse (oh, cet air...
Courrier du lecteur – chronique
Amours chiennes
Février a témoigné, une fois encore, d’un art de la biscouette, selon le joli vocable en usage dans le Sud-Ouest pour désigner la feinte, l’esquive, le crochet. Sur un terrain de rugby : le contre-pied. Rien que le mot de « février », en soi, glisse, se dérobe.
Il apparaît sur la scène de l’année vêtu de la traîne de janvier, monsieur Loyal de mars qui, lui, déboule avec fracas. Et vas-y que ce dernier, d’un seul mouvement de manchettes, parsème de jaune la campagne, jonquilles, forsythias, ajoncs ! Ôte son chapeau, et hop ! des insectes hébétés réclament qu’on leur ouvre la vitre....
La chronique à laquelle vous avez échappé
Rembobinons : dans sa livraison du mois dernier, le magazine des anges ouvrait une page « Courrier des lecteurs ». J’ignore ce qu’en pensent mes collègues, mais il était grand temps. À ne recevoir aucun écho de notre travail, il vient une sorte de vague à l’âme. L’à-quoi-bon gagne insidieusement. Nous envoyons des phrases vers des cieux éthérés, en nous demandant qui peuvent-elles toucher, au...