La rédaction Emmanuel Laugier
Articles
Des livres
Recueil collectif de recettes d’hiver
de
Louise Glück
L' Iris sauvage / Meadowlands / Averno
de
Louise Glück
Tout est à ramasser, à sentir
Louise Glück, que le prix Nobel de littérature couronna en 2020, laisse des livres dont les expériences cellulaires indiquent l’éclosion de toutes choses.
Dès ses premiers livres jusqu’à Ararat (1990), encore inédit en français, qui précède de deux ans le livre qui la fera connaître (L’Iris sauvage, prix Pulitzer), on sent chez Louise Glück (née à New York et issue d’une famille juive hongroise) une façon tout à elle de camper les scènes, ouvertes et énigmatiques, de chacun de ses poèmes. À l’exemple de l’un d’entre eux, où la narratrice évoque sa propre absence : « Je ne me vois jamais, debout sur le perron, tenant la main de ma sœur./C’est pourquoi je ne peux pas expliquer/les bleus sur son bras, à l’endroit où la manche se termine »...
Un livre
Fond d’Œil
de
Antoine Emaz
Si rouge le rouge...
Antoine Emaz, dont Deyrolle a publié cet hiver Entre, écrit une poésie bornée. Et la qualifier ainsi signifie qu’elle répète en elle ce qui ne cesse de l’assaillir, et de la marquer : quelque chose insiste et fait retour en elle, parce qu’en face, dehors, il y a des choses qui font obstacle, quelque chose qui nous empêche de passer d’un point à un autre sans qu’il y ait un heurt, ou un...
Un livre
Le Rêve de Marie
de
Yves Bichet
L’obscurité des matières
Le poète Yves Bichet sortit un peu de l’ombre grâce à un roman fulgurant, La Part animale. Le Rêve de Marie est un retour à la poésie.
Lisant le titre du recueil de poèmes d’Yves Bichet -Le Rêve de Marie-, certains ne chercheront pas à aller plus loin que son écho « doucereux ». Qu’ils tournent quelques pages et sous ce titre équivoque ils découvriront que Le Rêve de Marie est un livre du « cheminement des matières sauvages à l’intérieur » du corps, celui du « souvenir des fièvres ». Déjà La Part animale (Gallimard, 1993),...
Un éditeur
Le Double attaquant
L’œuvre du poète Paul Valet est tout à fait méconnue. Ses livres (une vingtaine), tels que Poésie mutilée, publié Chez G. L. M en 1951, Paroles d’assaut chez Minuit, Table rase au Mercure de France, ne l’ont pas sorti, à sa mort, de l’oubli. A part quelques publications posthumes chez José Corti, Le Dilettante et Calligrammes et un cahier consacré à l’œuvre et à l’homme (Le Temps qu’il...
Un auteur
L’écart à bout portant
Louis-René des Forêts et Bernard Noël furent les premiers lecteurs attentifs des livres de Nicolas Pesquès. Rencontre avec un poète d’une extrême rigueur…
Le regard enfoncé, les arcades saillantes, le visage étroit, effilé, répondant aux questions après un moment de silence, pesant ses mots et essayant d’y faire entrer l’expérience qu’il a de la poésie, c’est à Montrouge, dans un carré de jardin, que Nicolas Pesquès a parlé de son attachement à la colline de Juliau (Ardèche), de son admiration pour Jacques Dupin (Cf. Balises pour J. Dupin,...