éditions Corti
A propos
Toujours pas pareille
Sous le signe de la rose des vents, la maison fondée par José Corti poursuit son chemin avec deux nouveaux capitaines. Visite des cales et des boussoles.
Les éditions José Corti sont l’une des maisons les plus singulières et les plus autonomes fondées au siècle dernier, en 1938. Sa double transmission en 1984 et 2022 par ses propriétaires à des éditeurs de la génération suivante sans relation familiale en fait par ailleurs un cas unique dans les annales de l’édition française et en dit long sur l’esprit qui y règne : « Rien de commun » affirme d’ailleurs depuis la guerre le logo de la maison (une rose des vents). Entre le surréalisme des débuts, Julien Gracq dans l’après-guerre, l’histoire littéraire, le romantisme, la poésie, les...
Une maison d’accueil
Fabienne Raphoz et son époux Bertrand Fillaudeau veillent sur les destinées des éditions José Corti, fondées en 1938. Le changement dans la continuité. Éloge de l’endurance et de la fidélité, sans compromis.
Il fallait marquer le coup. Corti fête cette année ses soixante-dix ans. Un livret rétrospectif a bien été édité. Mais ce sont des libraires qui leur ont soufflé l’idée. « Moi, je n’y avais pas pensé », avoue Bertrand Fillaudeau. Ainsi vit-on au 11, rue Médicis, face au jardin du Luxembourg, insolite enclave, à la fois « inconnue et idolâtrée ». Ici on prend son temps. Avec obstination....
Quoi leur dire ?
Comme beaucoup de ses confrères, Bertrand Fillaudeau ne reste pas indifférent à l’envoi massif de manuscrits. « J’en reçois malheureusement trop ! ». Deux ou trois manuscrits arrivent quotidiennement au 11, rue de Médicis. Majoritairement de la poésie et des nouvelles. « Le plus dramatique, c’est qu’il me semble que le niveau moyen des textes s’élève. Alors quoi leur dire ? C’est...
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Ouvrages chroniqués
Dames et messieurs sous les mers
de
Christoph Ransmayr
2010
Lmda N°113
Revisitant le mythe de la métamorphose, le conte fantastique de l’Autrichien Ransmayr s’amuse à penser l’étrangeté du vivant dans son évidence parfaitement énigmatique.
Trois dames, quatre messieurs, c’étaient pourtant des gens comme vous et moi, ordinaires, qui possédaient « comme allant de soi et sans en faire grand cas, un nom, une adresse et une conscience ». Mais voilà qu’un beau jour, d’un coup et sans transition, leur existence s’est trouvée précipitée, littéralement engloutie quelque part au fond des abysses. à l’instar de Gregor Samsa qui s’éveille...
Histoires à double fond
mai 2010
De Profundis
de
Stanislas Przybyszewski
Lmda N°1
Ses romans manquent d’unité de style et sont plus intéressants comme illustration de ses vues philosophiques que comme oeuvres littéraires ". Ce jugement de Czeslaw Milosz, s’adresse au fondateur de la littérature moderne en Pologne, Stanislas Przybyszewski. Les éditions José Corti proposent un roman de jeunesse de cet écrivain mort au début du siècle. De Profundis nous conte le dénouement...
L’amour jusqu’aux profondeurs de l’abîme
novembre 1992
Dehors
de
Israël Éliraz
2008
Lmda N°100
Contenue, précise et chargée, la poésie d’Israël Eliraz tient de l’ontologie et de la métaphysique.
S’il était peintre, Israël Eliraz pourrait bien être proche d’un Morandi. Avec ce dernier recueil il s’inscrit de nouveau dans le cercle de ceux que le réel obsède par sa proximité immédiate, sa simplicité évidente, et en même temps sa résistance à se laisser dire, à se laisser saisir à travers un ordre symbolique, langagier ou autre. Des vers aussi dépouillés et économes que le sont la...
Le corps bascule
février 2009
Deux essais - Leiris/Du Bouchet
de
Pierre Chappuis
2003
Lmda N°45
En deux volumes d’essais, l’écrivain Pierre Chappuis invite le lecteur à des approches nouvelles sur des poètes contemporains. Des méditations au regard clair.
Est-ce par modestie que Pierre Chappuis a intitulé son volume d’essais sur des poètes francophones Tracés d’incertitude ? Il confie dans un court préliminaire que ces textes parus généralement en revues ont été retenus sans désir de plan ou de vue d’ensemble mais en « de libres allées et venues comme de qui, en proie à une dévoration intérieure, aurait battu le pays (avec le temps devenu...
La lecture retrouvée
juillet 2003
Deviens celle que tu es
de
Hedwig Dohm
2009
Lmda N°104
Il s’agit d’une première rencontre du lecteur français avec Hedwig Dohm (1831-1919), dont l’engagement féministe se trouve incarné dans de nombreux textes à teneur polémique, mais aussi à travers des ouvrages de fiction. Dans la présente nouvelle, parue en 1894, abondent des éléments autobiographiques. Le je qui se met en scène est celui d’une veuve âgée, Agnès Schmidt, parvenant...
Deviens celle que tu es
juin 2009
Docteur Lerne
de
Maurice Renard
2010
Lmda N°113
Les éditions José Corti ravivent la mémoire de Maurice Renard, un des maîtres du fantastique dont Apollinaire vantait " le talent magique ".
Maurice Renard (1875-1939) admirait son contemporain H.G. Wells et ne cachait pas lui devoir beaucoup pour l’écriture du Docteur Lerne. C’est d’ailleurs à l’auteur de L’Île du docteur Moreau que ce roman, paru la première fois en 1908, est dédié : « De tous les plaisirs que son invention m’a procurés, celui de vous le destiner, certes, n’est pas le moindre », lit-on en préambule. En quelque...
Savant fou
mai 2010
Donato
de
Éléonore de Duve
2023
Lmda N°248
Plein d’inventions langagières, Donato est un hommage à un grand-père italien, paysan dans les Pouilles devenu mineur en Belgique. Une pépite.
Quelle liberté, ces retrouvailles avec de vieux mots, cette virtuosité de langage ! C’est le premier roman d’Éléonore de Duve, et on se plonge avec un plaisir raffiné dans son écriture, à la fois sophistiquée et intelligente, sensible et terre à terre, au plus près de la matière, du travail, de la main, du concret.
Nous sommes en Italie, dans le sud rural, en Basilicate. Le village...
Faire parler le taiseux
novembre 2023
Dont bouge
de
Christian Hubin
2006
Lmda N°79
Avec Christian Hubin, c’est du mystère consubstantiel à la poésie qu’il s’agit, de ce qui en elle, loin de toute illusion de prise sur le monde, mine tout discours, et oblige à fréquenter les limbes du langage, comme à habiter l’intervalle entre ce qui est veut être ou a été et ce qui cherche à le dire. Le poème, alors, devient ce lieu d’improbable saisie où se donne à entendre un peu de...
À contre-jour
janvier 2007