éditions Étoile des limites
Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres

Alite Ma Non Troppo
de
Mathieu Nuss
2019
Lmda N°205
Avec ce livre au titre énigmatique, Mathieu Nuss, comme il le fit brillamment avec son Arrosé l’arroseur (Rehauts, 2017), nous donne à entendre une poésie en prose dont les inflexions et la densité de perceptions stupéfient. Quel que soit le sujet d’inclinaison de chacun des paragraphes du livre, qu’il soit repéré, précisé ou insituable pour le lecteur, l’exercice du poète alité (?) consiste...
Alite Ma Non Troppo de Mathieu Nuss
juillet 2019

Asphyxique, comme ils disent
de
Mathieu Nuss
2022
Lmda N°231
Son treizième livre, Asphyxique, comme ils disent, commence comme tous les autres par la lettre « A ». Mathieu Nuss y creuse une véritable géopoétique physicienne à l’étrangeté troublante.
Les frères Schlegel, théoriciens du romantisme allemand, définissaient la perfection souveraine du fragment comme un être « totalement détaché du monde environnant, et clos sur lui-même comme un hérisson ». Cette figure défensive, fermée comme un poing, peut se rapporter aux multiples fragments de proses qui composent les trois parties du nouveau livre de Nuss, Asphyxique, comme ils disent....
Au « A » de divagation
mars 2022

Face du son
de
Christian Hubin
2017
Lmda N°187
De l’incandescent sec, des rebonds inverses, du centrifuge extrême. Chez Christian Hubin, le propre, l’impropre, l’identité n’existent pas. On est au bord du temps, avant la division du monde entre objet et sujet, dans un monde fuyant, rendu à sa nudité première. Chaque poème est comme l’ombre scalpée de l’invisible figure du temps. Chaque livre est comme l’intransigeante partition de ce qui...
Face du son de Christian Hubin
octobre 2017

L' In-Temps
de
Christian Hubin
2020
Lmda N°217
Poète de l’insaisissable, Christian Hubin décline, entre silence et stupeur, les vertiges d’un insondable étonnement.
Errante, intermittente, en proie à l’in-signifiant autant qu’à l’impossible à dire, la parole de Christian Hubin. À l’écoute aussi de ce qu’elle ne dit pas, mais qui la hante. Une parole particulièrement laconique, tout en intuition et rétractation, ouverte aux tropismes d’une réalité qui échappe aux sens, apparaît sans substance et comme déjà en train de disparaître dans l’instant de son...
Une écriture en apnée
octobre 2020

Boxeurs de l’absurde
de
Béatrice Bonhomme
,
Collectif
2020
Lmda N°211
Avec du vécu, Béatrice Bonhomme crée de la vérité. Une poésie qui rapproche et redonne au monde sa profondeur charnelle.
Une passion très concrète de la vie irrigue la poésie de Bénédicte Bonhomme. Ouverte aux jeux du désir et de l’espace, écartelée entre possession et dépossession, nue, et toujours un peu déportée par le possible qui rôde au fond de l’impossible, sa poésie marie la brisure et l’élan, le manque et l’enfance, le déchirement et l’espérance. Un sang y bat, une langue y bat, qui donnent chair à...
Chanter sans enchantement
mars 2020

Neumes
de
Christian Hubin
2012
Lmda N°137
À nulle autre pareille la poésie de Christian Hubin. Interstitielle, aimantée de spasmes, gravitant à la périphérie de l’amnésie ou de virtualités sans origine. « Un tremblement / qui n’est pas. // Une sorte / de parenté sans membres. » Des poèmes dérivant du soustractif, de l’expressivité de l’effacement. Comme s’enfonçant sous le temps pour tenter d’en surprendre l’insaisissable, ce qui le...
Neumes de Christian Hubin
octobre 2012

Pierre-Albert Jourdan : écrire comme on tire à l’arc
de
Yves Leclair
2018
Lmda N°200
Vigile virgilien, Pierre-Albert Jourdan aimait le buissonnier, l’inutile et la méditation. Une poétique de l’humilité qu’Yves Leclair nous aide à redécouvrir.
À la question « Pourquoi écrivez-vous ? » Pierre-Albert Jourdan (1924-1981) répondait avec superbe et humilité : « Pour me redresser un peu. » Aussi discret que les livres qu’il publia de son vivant, il eut pour ami René Char, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Henri Michaux, Paul de Roux, Roger Munier, créa une revue, Port-des-Singes (du nom de « la petite maison provisoire » dans Le Mont...
L’éclat et la pudeur
février 2019

Rimbaud et Lautréamont
Evolution de deux destins poétiques (ou : du génie au silence)
de
Jude Stefan
2023
Lmda N°246
Rimbaud et Lautréamont étaient de ceux que la littérature déchire. Leur mérite, nous dit Jude Stéfan, aura été de ne pas s’établir en elle.
Sachant combien l’œuvre de Jude Stéfan (1930-2020) est celle d’un poète – majeur – aussi réfractaire qu’inclassable, on n’est pas surpris de découvrir qu’il avait choisi – dans le cadre d’un mémoire universitaire soutenu en 1960, et resté inédit jusqu’à aujourd’hui – de traiter de l’évolution des destins poétique de Rimbaud et de Lautréamont. Pas surpris car, génie mis à part, et par-delà...
Du génie au silence
septembre 2023

Rouleaux
de
Christian Hubin
2015
Lmda N°167
La poésie de Christian Hubin déploie une parole nue, sauvée des tautologies, qui, dans sa nudité aromale et sa concision oraculaire accompagne ce qui ne peut se dire.
Ce qui rend unique l’œuvre de Christian Hubin, explique aussi ce qu’elle peut parfois avoir de déroutant, c’est son obstination à dire ce qui ne saura jamais se dire. Une œuvre qui congédie le Moi, le sujet, « l’onanisme poisseux des Moi parcellaires », le « tétanisme de la pensée binaire ». Qui interroge : Qu’est-ce qu’un poème ? « Pour quoi dire. Il n’y a peut-être rien à dire. Et de ce...
Héraclite d’aujourd’hui ?
octobre 2015