éditions Dilettante
A propos
Le Dilettante sans repos
La maison d’édition, fondée en 1984 par Dominique Gaultier, cultive son goût des livres avec une belle endurance. Elle vient de publier son 400e titre.
Des grandes tendresses aux vives détresses. Des voix originales, buissonnières, aventureuses, qui en pincent pour le réel, et disent souvent le désenchantement avec une douce ironie. Voilà peut-être l’ADN du Dilettante. Rééditeur formidable (Calet, Forton, Vialatte, Giraud, Hyvernaud…) qui en inspira une flopée d’autres, découvreur au flair sûr. Dominique Gaultier, nourri de culture libertaire, édite selon son bon plaisir. Peu sensible à l’air du temps. Indémodable ? En février dernier, la marque au chat qui dort sur le rabat des couvertures a fait paraître La Femme de ma vie, de Floc’h....
Le Dilettante : au bon plaisir
Où peuvent mener la passion des Lettres et le bénévolat ? Là précisément. Avec plus de soixante titres à son catalogue, Le Dilettante s’est forgé tranquillement une place respectable dans l’édition.
« Nous ne sommes pas des bibliophiles »
Sans la présence de quelques livres qui font office de revêtements muraux et d’ameublement en colonnade, le siège des éditions Le Dilettante ressemblerait à une buanderie abandonnée. Le compte est vite fait : une table chargée, deux chaises en bois et une machine à café, le tout sur une dizaine de mètres carrés, coincé au fond de la librairie qui...
Chemin balisé
Tous les mardis, le Dilettante passe en revue les manuscrits reçus. La sélection est rude mais reste ouverte.
Attaché qu’il est à l’amour des textes, on n’est guère surpris de savoir que le Dilettante rechigne plus à parler de soi que des textes publiés. En moyenne, un manuscrit par jour transite au 11, rue Barraut. Le système est rituel. Le sort de votre manuscrit se joue chaque mardi soir. C’est en effet ce jour ou plutôt cette nuit que l’ensemble du Dilettante se réunit. Cinq à six personnes au...
Ouvrages chroniqués
La Vie brève de Jan Palach
de
Anthony Sitruk
2018
Lmda N°195
Le 16 janvier 1969, un étudiant s’immole par le feu sur la place Venceslas, au cœur de Prague, pour protester publiquement contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie et la fin du Printemps de Prague. Jan Palach avait 20 ans. Sa mort provoqua un traumatisme considérable au sein de la population et dans les rangs politiques ; d’autant plus que Palach, dans une...
La Vie brève de Jan Palach, d’Anthony Sitruk
juillet 2018
La Vie moderne
de
Vincent Ravalec
1996
Lmda N°19
Dans son dixième livre, un recueil de nouvelles, Vincent Ravalec essaie de croquer les silhouettes de mendiants, de vendeurs de journaux pour SDF, de taulards. Il le fait sans grâce, sans humour et sans inventivité, dans une langue où les voitures font vroum-vroum et les trains tchouk-tchouk. On s’y masturbe pas mal, les filles ont de gros « nichons » mais les pieds nickelés qui y sont...
La vie moderne
mars 1997
Le Vin des rues
de
Robert Giraud
2017
Lmda N°189
Publié en 1955, Le Vin des rues de Robert Giraud (1921-1997) réunit six textes qui ont pour dénominateurs communs Paris, le vin et la nuit, qui « a toujours le goût du vin rouge ». Au cours de ces virées copieusement arrosées, Giraud entraîne son lecteur, « à pinces », dans un Paris aujourd’hui disparu : celui des Halles (« Un champignon de nuit, un vrai mirage, une apparition à heure fixe,...
Le Vin des rues de Robert Giraud
janvier 2018
La Voie marion
de
Jean-Philippe Mégnin
2010
Lmda N°117
À Chamonix il n’y a pas que des moniteurs de ski et des touristes tartinés de crème solaire. Il y a aussi des libraires. Prenez Marion : elle a quitté Annecy pour ouvrir à Chamonix la librairie de ses rêves. Son métier n’est pas risqué ; rien à voir avec celui de Pierre, sa moitié, guide de haute montagne « aux grands yeux bleu glacier ». Lui accompagne les marcheurs à travers les pics...
La Voie marion de Jean-Philippe Mégnin
octobre 2010
Vol de sucettes
de
Vincent Ravalec
1995
Lmda N°12
Maitrisant un certain style, Ravalec écrit des nouvelles creuses et sans intérêt, symptôme de ce que peut être la société du spectacle en littérature.
Rien de neuf dans les deux recueils de nouvelles de Ravalec si ce n’est qu’on s’enfonce un peu plus dans une supercherie littéraire déguisée en révolution de chambre. L’étonnant est que la plupart des médias, qui ont largement soufflé dans les voiles de cet auteur, n’ont pas eu l’heur de s’en apercevoir, étrangeté qui pose ses propres limites et dévoile la cécité et le manque de lucidité...
Un pur moment de bluff
juin 1995
Voyage,voyages
de
Laurent Graff
2005
Lmda N°61
Patrick pense partir. Mais comment faire ? Tout d’abord, s’interroger sérieusement sur le choix des accessoires : « J’ai opté pour une valise en dur, en polypropylène injecté. L’aspect coque, carapace, m’a séduit. On peut s’asseoir dessus sans risque, avec beaucoup plus de tenue que sur un sac de voyage. De manière générale, la valise rigide inspire le respect. » La remplir petit à petit,...
Sans armes ni bagages
mars 2005
Vu
de
Serge Joncour
1998
Lmda N°48
L’esprit le plus hermétique aux subtilités de l’anagramme en conviendra : cinq ans après la parution de Vu, le premier roman de Serge Joncour, U.V. apparaît comme un clin d’œil. Au-delà, ce récit à suspense, remarquablement maîtrisé, est un étonnant polar psychologique. Rencontre avec un auteur qui a toujours vécu avec « l’arrière-pensée de l’écriture, avant même la littérature ».
Pour le quidam craintif, l’hypothèse d’un coquart imminent transpire de ce gabarit. Mais Serge Joncour est un Viking en acier trempé qui avoue des bleus à l’âme. D’autres que lui, abusant du privilège, profiteraient de cette catapulte corporelle pour déranger le monde, jouer des coudes et des épaules. Serge Joncour s’abstient. C’est le genre d’homme qui ne fatigue guère la paille des chaises....
Joncour en place publique
novembre 2003
Vue sur la mère
de
Julien Almendros
2008
Lmda N°97
Toujours difficile de couper un cordon ombilical, surtout si à la naissance ce dernier entrave votre cou. Le narrateur aurait bien aimé oublier tout ça. Mais la mère tenait ce cordon comme une bride. De la petite enfance, jusqu’à l’âge adulte, sont ici mises en lumière vexations, hypocrisie, chantages affectifs dont un être ne sort jamais indemne. Même indépendant, loin de sa famille, il...
Vue sur la mère
octobre 2008