auteur Pierre Senges
A propos
Dollars, semblant, Al-Mou'tadid, Charlie Chaplin, pauvres
0. (Journal de lecture du roman de F. Fulmerford, Les 36 Stratagèmes1. Samuel Tubal, ci-devant protagoniste, collectionne les stratagèmes, anciens ou modernes, comme s’il voulait en faire un herbier ; il s’efforce aussi de les appliquer. Il habite Annuitants Castle Street et travaille dans une banque d’investissement où il croyait avoir été embauché par erreur.)
1. À partir de la page 145 du roman de F. Fulmerford, son personnage principal S. Tubal secrète une intuition, d’abord impression vague, puis hypothèse absurde, et plus tard certitude inquiétante (ulcer-making certainty) : un...
novembre 2013
Le Matricule des Anges n°148
Rire baroque
En lutte contre les propos péremptoires de tout poil, Pierre Senges compose des romans mondes où le rire se joue de toutes les connaissances. Styliste accompli, l’écrivain nous ouvre les portes de sa fabrique de fictions.
Il se pourrait qu’il y ait une forme de timidité et de modestie dans la manière avec laquelle Pierre Senges répond aux questions. Pour autant, on devine assez vite que chaque hypothèse qu’on lui soumet est une rampe de lancement pour de multiples réflexions. Comme si chaque mot était porteur de dizaines d’interconnexions et renvoyait à des idées, d’autres mots dans une accélération de la...
Trousse à outils
On a demandé à Pierre Senges qu’il nous donne un texte bref sur les livres qui ont servi à nourrir son œuvre. Invitation…
Dire quels livres sont retirés le plus fréquemment des étagères pour être consultés demande de combiner des critères statistiques avec d’autres, plus débraillés, de fidélité ou d’empathie. Des dictionnaires, peut-être, à commencer par cette suite aux Mille et une nuit...
Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres
Projectiles au sens propre
de
Pierre Senges
2020
Lmda N°209
Toujours aussi critique et facétieux, Pierre Senges nous embarque dans sa nouvelle quête de sens : le sens des tartes à la crème.
Comment diable la tarte à la crème, la vraie, est-elle devenue tarte-à-la-crème de tout discours et de tout commentaire ? Avec Projectiles au sens propre, Pierre Senges s’attelle à la tâche de revenir aux sources. En l’occurrence, la principale est La Bataille du siècle, ce court-métrage de 1927 et de Clyde Bruckman mettant aux prises Stan et Ollie avec un pâtissier puis l’ensemble du...
Lanceur de tartes
janvier 2020
Cendres des hommes et des bulletins
de
Sergio Aquindo
,
Pierre Senges
2016
Lmda N°177
Accompagné des illustrations de Sergio Aquindo, Pierre Senges reprend ses variations pour un dialogue autour d’un tableau de Bruegel.
La cendre des hommes et des bulletins semble directement se répandre sur les six personnages mystérieux et difformes d’un tableau de Bruegel dont on ne sait pas grand-chose. Un titre, au moins, Les mendiants, suffisamment vague pour offrir l’interprétation comme sur un plateau. Plateau dans lequel Aquindo et Senges, l’un dessinant, l’autre écrivant, viennent piocher les mains avides, y...
Princes détrônés
octobre 2016
Achab (séquelles)
de
Pierre Senges
2015
Lmda N°166
Après Fragments de Lichtenberg, Pierre Senges poursuit son odyssée des savoirs avec un roman-partition sur Moby Dick. Enfin, sur Achab, le capitaine à la rancune éternelle. À moins que ce ne soit après le monde entier et ses vies parallèles, qu’il en ait. De l’époustouflante épopée d’un sceptique.
L’un des livres les plus fascinants et les moins définissables de notre été indien ne parle pas de petits faits vrais du vingt et unième siècle mais d’une vieille histoire tirée d’un vieux livre écrit par un marin jamais totalement repenti. Dans Moby Dick (1851), d’Herman Melville, Achab mourait (rattrapé, véridique, c’est à l’avant-dernier chapitre, par le nœud coulant de son harpon, fiché...
Comme une baleine
septembre 2015
Etudes de silhouettes
de
Pierre Senges
2010
Lmda N°115
Pierre Senges accommode les restes littéraires de Kafka. Un hommage, mais surtout une étape de plus dans la poursuite d’un travail d’écriture singulier.
Études de silhouettes est construit à partir d’ébauches de textes de Franz Kafka, « des départs interrompus » dont Senges suggère qu’ils « devaient inaugurer de vastes romans » qui « ont tourné court ». Cela donne quatre-vingt-douze suites imaginées, hommage au grand écrivain et aux images fortes qui lui sont associées : une ville embrumée, d’étranges rituels de justice, une chambre...
Le livre des hypothèses
juillet 2010
L' Idiot et les hommes de paroles
de
Pierre Senges
2005
Lmda N°64
« Solitaires », « étrangers », entretenant un « rapport conflictuel avec le langage » : voilà les curieux papillons que capture élégamment Pierre Senges.
Idiot ou pas idiot, on ne raconte que pour se faire des amis et récolter cet amour en silence ». Le but est ici amplement atteint. Quand Pierre Senges fait « le marché aux idiots », on sympathise très vite avec le collectionneur et sa collection. Il n’y a pas l’ombre chez lui d’une manie pointilleuse, ou d’une lassante tentative de définition. Son effort de taxinomie est traversé de...
La vie avec les idiots
juin 2005
Essais fragiles d’aplomb
de
Pierre Senges
2002
Lmda N°41
Tout tombe« , la science nous l’enseigne. Mais il en est certains qui tombent plus que d’autres, ou qui du moins tombent pour tomber : génies ignorés des annales, pionniers de l’art pondéraire, non pas agités par l’orgueil ou le goût de la performance, mais mus par le simple désir d’éprouver ce que c’est que sauter et chuter. À travers ce bref hommage, Pierre Senges ressuscite ces hommes...
Grâce de la pesanteur
novembre 2002
Ruines-de-Rome
de
Pierre Senges
2002
Lmda N°38
Vénéneux, le premier roman de Pierre Senges, l’était superbement, à l’instar de ces veuves noires, industrieuses et éplorées qui en quatre cent quatre-vingt-dix-neuf paragraphes débitèrent le corps de son héros et l’exportèrent au gré de leurs correspondances, leurs dons cyniques et vengeurs. Vénéneux, Ruines-de Rome, l’est toujours. Ici, un jardinier plein d’ennui et de rébellion dissémine...
Ruines-de-Rome
mars 2002
Veuves au maquillage
de
Pierre Senges
2000
Lmda N°32
En débitant son héros, Pierre Senges se montre virtuose dans l’art d’accommoder les restes. Drôlement féroce !.
Écrire, c’est aussi combler un vide. Vide perçu parfois comme un manque originel, voire un membre amputé, à la fantomatique présence. Écrire, c’est retrouver cet espace perdu, ce déficit d’âme. L’auteur de ce premier roman si abouti qu’il en demeure suspect, intègre ces préoccupations, en y ajoutant quelques variantes. Sa démarche étant de découper, « lotir » le corps de son héros jusqu’à...
L’anti-Landru
septembre 2000