auteur Jack London
A propos
Un cœur ardent
Aventurier du Grand Nord, chantre de la révolution, vagabond du rail et des mers, correspondant de guerre, fermier expérimental : Jack London (1876-1916) a montré toute sa vie son obstination à repousser les limites. Humain, si terriblement humain.
Il écrirait. Il serait les yeux qui font voir le monde, les oreilles qui le font entendre, le cœur qui donne l’émoi. » Oui, un jour, il se le jure, il sera écrivain. Il touchera du doigt la reconnaissance, la gloire. Il oubliera ce qu’il fut, un gosse mal aimé, abandonné sur le pavé, un miséreux parmi les crève-la-faim, une petite frappe des quais d’Oakland, travailleur précaire ou marin dur à la tâche. Il est tout en muscle, c’est un bagarreur, un solitaire. Il croit dur comme fer à l’ascension sociale, au rêve américain. Il sera monsieur Martin Eden l’écrivain.
Celui qui se cache à...
Visite à Sonoma
Des grandes cheminées sombres de la bâtisse brûlée en 1913 s’élèvent et se confondent avec les troncs des séquoias qui l’entourent. Au cœur de la forêt d’arbres géants, Jack London avait décidé de construire la maison de ses rêves.
Lui qui avait travaillé si jeune, si dur, et manqué de tant, se trouvait à présent maître d’une demeure mi-manoir mi-chalet, comportant vingt-six chambres pour...
Cher Jack,
Il a fallu que j’attende d’avoir quarante ans pour me rendre compte que j’avais les mêmes initiales que toi (un ami facétieux n’a pas manqué de me signaler que J.L, ça pouvait être Jeannot Lapin aussi, ou des tas d’autres moins drôles, mais j’ai été atteint à cet instant d’une brutale crise de surdité !). Quarante ans, l’âge auquel tu es mort, nous laissant une quantité ahurissante de romans,...
Ouvrages chroniqués
Construire un feu
de
Jack London
2013
Présomptueux petit point dans l’étendue blanche : un homme marche dans le Grand Nord. Étrangement insensible à la terrible inhospitalité du lieu. Seul, ou presque – à ses pas, un chien. Seul, avec le sentiment, nourri par le « sang chaud qui circulait allègrement dans ses veines », d’être « plus fort que l’hiver ».
Comment « quelques centilitres d’eau » glacée – un pauvre trou d’eau caché sous la pellicule de glace – défont cette maîtrise illusoire et laissent l’homme irrémédiablement vaincu : c’est ce que décrit Construire un feu, cette nouvelle de Jack London dont les éditions...
Grève générale
de
Jack London
2007
Jack London rencontra le socialisme sur la route, puis en prison. Il découvre « le spectacle de la fosse sociale ». Difficile de croire alors au rêve américain. D’où ces deux nouvelles publiées en 1909 où le bourgeois est habillé pour l’hiver. Dans « Le rêve de Debs », un nanti est pris de court par une grève générale. Au début, « C’était le chaos. Plus d’olives pour les cocktails ». À la fin, le déluge : affamé, il sauvera sa peau, pas son honneur. Pour conclure, inébranlable dans son rapport de domination, malgré sa traumatisante odyssée : « La tyrannie des syndicats dépasse les bornes...
John Barleycorn (Cabaret de la dernière chance)
de
Jack London
2000
Quatre ans avant son suicide, l’écrivain aux mille métiers Jack London publiait ses confessions éthyliques. Lucides, terribles, crépusculaires.
Le Loup des mers (1904) présentait un capitaine inflexible, nietzschéen, rongé par un mal étrange, un « cancer de la volonté de puissance ». Auto-portrait ? Jack London (1876-1916), homme libre, aventurier, autodidacte, « écrivain du prolétariat », révolutionnaire, dénonça la sauvagerie de la société capitaliste. Il cachait en lui un être sous influence, dominé par un double terrible, destructeur. De l’âge de cinq ans à sa mort, l’auteur de L’Appel de la forêt (1903) vécut sous l’emprise de « John Barleycorn » (littéralement Jean Graindorge), terme argotique personnifiant le compagnon de...