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Dossier Dominique Meens
L’attirance pour la plume

juin 2024 | Le Matricule des Anges n°254 | par Thierry Guichard

Fasciné par les oiseaux depuis l’enfance, c’est la rencontre avec quelques humains qui va conduire Dominique Meens sur la voie de l’écriture. Adossé à toute la bibliothèque et le cœur en colère.

En 2018, les éditions P.O.L publiaient L’Île lisible le dernier à ce jour des livres de Dominique Meens que la maison publierait. Le « promeneur » y évoque son nouveau lieu de vie, sur la commune du Château-d’Oléron en ce qui, depuis 1966, n’est plus vraiment une île, puisque reliée au continent par un pont d’un peu plus de 3 km. C’est donc là, à l’entrée de la presqu’île d’Oléron que l’écrivain s’est installé en 2020. Pêche à pied qui paraît aujourd’hui aux éditions Pontcerq, y revient plus explicitement, décrivant à maintes reprises le paysage de « l’île lumineuse », ce que la nature y écrit, des forêts de pins aux longues plages où l’écrivain voit dans les laisses de mer l’écriture de l’océan.
À près de 70 ans, cette installation insulaire sonnait comme un retour aux sources, même si c’est sur d’autres rivages que l’écrivain a grandi.
Dominique Meens est né à Saint-Omer en 1951. La famille vit alors à Ambleteuse dans le Pas-de-Calais. La commune, située à une encablure au nord de Boulogne-sur-Mer déploie ses falaises d’opale en bordure de Manche. « En 50, il y avait encore beaucoup de pêcheurs. Il n’est donc pas étonnant que je sois revenu au bord de la mer. » Un premier déménagement conduit la famille à Marquise, à 10 km dans les terres.
Ses grands-parents maternels étaient brasseurs et paysans à Louches entre Calais et Boulogne. Le grand-père paternel, lui, faisait le contremaître aux papeteries de l’Aa et occupait les fonctions de chantre à la paroisse de Wizernes à côté de Saint-Omer. Il y dirigeait aussi l’école de musique. « C’était un arrangement comme il y en avait à l’époque entre patrons d’entreprises et paroisses de l’église catholique… D’où que la plupart de mes oncles et tantes étaient capables de musique. Une de mes tantes fut professeure de chant au conservatoire de Reims. Chez la famille maternelle, de même, c’est un trait d’époque, on pratiquait la musique. Mon grand-père jouait de la flûte, ma mère jouait du piano, et tint l’harmonium de sa paroisse. » Le père de Dominique est métreur d’abord, conducteur de travaux et terminera sa carrière comme directeur d’un bureau d’études. C’est pour son travail que la famille déménage à Valenciennes quand le jeune garçon a 6 ans. Il y restera jusqu’à 17 ans. La mère s’occupe du foyer que vont rejoindre deux sœurs, puis dix ans après Dominique, un frère. L’écrivain parle d’une éducation plutôt stricte, dans une famille catholique pratiquante. Il n’est pas difficile d’imaginer, quand on l’a lu, que l’élève Meens réussit sa scolarité. Ce sera vrai jusqu’à l‘adolescence où il note « une nette dégradation ». L’enfant entre à l’école primaire en sachant déjà lire et écrire, éduqué par sa mère. Il lit « les livres que l’on donne dans ces milieux. Bibliothèque rose, verte. Une collection Rouge et or, je me souviens d’un Le Pinson Caruso et ses amis. » Premiers livres et déjà des histoires d’oiseaux… Il évoque aussi Le Petit Lord Fauntleroy de Frances Hodgson Burnett, et la...

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