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Entretiens Aux noms des siens

mai 2022 | Le Matricule des Anges n°233 | par Thierry Guichard

Les textes qui composent le nouveau livre de Patrice Robin, constituent, plus qu’un portrait de l’auteur, celui d’une classe sociale à laquelle il est rarement accordé un peu de reconnaissance.

Le Visage tout bleu

Si Le Visage tout bleu débute avec le récit de la naissance difficile de son auteur, c’est sans exhibitionnisme que Patrice Robin l’a écrit. Bien au contraire. « Naissance » pose ainsi le lieu d’où l’écrivain nous parle. Venu le cou étranglé par le cordon ombilical, l’enfant survivra grâce à l’oxygène de la forge de son oncle. On naît parfois le visage d’un bleu provoqué par l’asphyxie et cela laisse une trace, comme un sceau : celui des gens trop modestes pour s’imaginer aller en clinique ou à l’hôpital. Des visages bleus, on en trouve dans le dernier texte du livre : il s’agit de personnages qu’on pouvait voir à La Petite Escalère, une propriété dans les Landes où 28 hectares de jardin ont accueilli des sculptures d’artistes de renom. Invité à venir présenter Des bienfaits du jardinage, l’écrivain découvrira que Gilbert le jardinier de ce paradis avait été « empêché d’apprendre à lire par des parents qui n’avaient pas jugé bon de faire soigner sa myopie ». Né un siècle plus tôt, Gilbert aurait pu figurer parmi les victimes de la catastrophe agricole qui fit neuf morts et que le deuxième texte évoque parce que le drame faillit coûter la vie à la mère de l’auteur. Les cinq textes, écrits dans une langue d’une grande précision se passent ainsi le relais. Le troisième évoque le suicide d’un jeune homme, issu d’une famille modeste, devenu ingénieur sans perdre pourtant ce sentiment d’illégitimité qui colle aux pauvres comme le chewing-gum à la semelle. Jamais Patrice Robin n’insiste, ne grossit le trait. Et c’est avec beaucoup d’attentions, de précautions, qu’il évoque quelques âmes meurtries qui l’accompagnent depuis des années et auxquelles il essaie de donner le pouvoir d’écrire. Comme une reconnaissance.

Le Visage tout bleu rassemble cinq textes hétérogènes et pourtant une unité se dégage du livre, le dernier texte semblant refermer la boucle entamée avec le premier. Qu’est-ce qui vous a permis de lier ces textes ensemble ?
Il y a deux parties dans ce livre. La première est constituée de trois enquêtes sur des événements qui sont inscrits dans ma mémoire depuis très longtemps. Ma naissance difficile d’abord, chez mes grands-parents maternels, au début des années 1950, étranglé par le cordon ombilical. J’en avais beaucoup entendu parler dans les réunions de famille où l’on ne manquait jamais de rappeler que je n’avais survécu que parce qu’on m’avait fait respirer l’oxygène dont mon oncle, le forgeron du bourg, se servait pour ses soudures au chalumeau.
J’avais souvent entendu parler aussi du deuxième événement, l’explosion d’une machine à vapeur en 1934 dans le bourg où habitaient mes grands-parents maternels, accident de battage qui avait fait neuf morts et failli tuer ma mère, trois ans et demi à l’époque, une lourde plaque de tôle s’étant écrasée à l’endroit où elle se tenait quelques minutes plus tôt.
Le troisième événement, plus récent, concerne un jeune homme que je connaissais. Né au début des années...

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