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Dossier Paul Gadenne
« La Rue profonde » n’est pas un cul-de-sac

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232

Le libraire n’était pas chaud, je l’avais bien senti. Il en avait après les années 1950. Ni Raymond Guérin, ni Georges Henein, ni même Calet (horreur !) ne trouvaient grâce à ses yeux. Pour Paul Gadenne, la sentence avait été brève : « On peut sauver La Rue profonde. »
Le libraire avait raison en un sens, et les jeunes gens qui cherchent à s’instruire font bien d’écouter les libraires. La Rue profonde est un livre à part dans l’œuvre de Gadenne à bien des égards. C’est à mon sens son chef-d’œuvre, mais sans doute le lecteur n’a que faire des jugements subjectifs. Voici donc quelques raisons supplémentaires pour distinguer La Rue profonde.
C’est le seul roman de son auteur qui se passe à Paris. L’Invitation chez les Stirl et Les Hauts-Quartiers se déroulent dans le Pays basque, Siloé dans une ville de cure, et La Plage de Scheveningen, devinez où… (Ne trichons pas : une partie du roman a pour cadre Paris.)
Que dire de cette rue profonde évoquée par le titre ? Elle n’est pas désignée plus précisément ; ce qu’on perd en exactitude, on le regagne justement en profondeur, car jamais Gadenne n’a été plus éloigné de verser dans l’anecdote. La seule certitude, c’est que la rue (et le logement du narrateur) se trouve dans un quartier populaire. Qu’est-ce qu’un quartier populaire ? C’est un quartier pauvre, et aussi vaguement hostile : la belle écriture classique du narrateur le désigne comme un bourgeois ayant accompli de solides études. C’est un quartier grisâtre : soyons plus cinéphile, c’est un quartier en noir et blanc. Je ne sais si vous êtes comme moi, j’ai beaucoup de mal à ne pas traduire en images filmiques les romans que je lis. La Rue profonde n’a pas été prévu pour une adaptation en Technicolor. Qu’importe, puisqu’on n’ignore plus aujourd’hui que le noir et blanc, c’est du grand art. On pourrait parler de réalisme poétique à propos de ce livre, non pour les personnages, mais pour le décor. Me vient à l’esprit un très vieux film de Victor Trivas, antérieur encore aux coups d’éclat du tandem Prévert-Carné, Dans les rues, avec une photo de Rudolph Maté s’il vous plaît (et Jean-Pierre Aumont, Madeleine Ozeray et Paulette Dubost au générique).
Certainement Gadenne a rendu justice à Paris : je veux dire par là qu’il n’a pas magnifié la ville, il l’a simplement rendue vivante et même terrible. Il n’est pas inutile de se rappeler qu’il était nordiste. La brique, c’est rouge ! L’architecture haussmannienne a dû cueillir à froid notre ch’ti ; il s’en est vengé avec ce noir et blanc digne des grands opérateurs d’autrefois : « … je ne puis ignorer le spectacle qui s’étale librement sous mes yeux : cette longue façade grise, avec sa série de fenêtres toutes pareilles, écrasées sous un ciel fuligineux. »
Les rues ne sont pas nommées, les personnages non plus. Ni patronymes, ni prénoms. Cela aussi est inhabituel chez Gadenne. Ses autres livres ne laissent pas dans l’anonymat leurs protagonistes (y compris parfois dans les...

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