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Domaine étranger Inland

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Julie Coutu

Réinventer le mythe du Far West en évitant les clichés, en transformant le western en une quête de l’ailleurs et de soi ni convenue, ni déjà vue. Téa Obreht s’y attache, dans cet Inland, quelque part du côté de l’Arizona, un peu avant le tournant du XXe siècle, quand les Indiens se font plus rares, les terres sauvages moins dépeuplées, la misère des pionniers toujours aussi criante. C’est qu’à marcher dans les pas de ceux qui font une Amérique en construction, on peut, on doit, se perdre, se retrouver, se questionner. C’est qu’à marcher vers l’ouest, il n’y a guère plus, guère mieux, que la cavalerie, les plaines infinies, la chaleur et la soif, les villes pas encore fantôme, et la promesse du chemin de fer. C’est ce que découvrent les deux personnages dont la voix se fait écho, Lurie, gamin des rues né à Mostar, enfant du Nouveau Monde, orphelin, petit voleur et meurtrier, et Nora, femme de pionnier, mère de trois garçons qui lui échappent, d’une fille morte il y a bien longtemps, condamnée à tenir d’une main de fer les quelques arpents de terre qui s’assoiffent à sa porte. Chacun leur tour, ils racontent. Lurie, son chameau pour unique confident, retrace le chemin d’une vie, de l’enfance à l’errance, ses amis, ses morts, ses (trop rares) apaisements. Nora, qu’on accompagne quelques heures seulement, ressasse ses souvenirs et se confie à cette enfant grandie imaginaire qui l’accompagne depuis tant d’années, plus réelle que les vivants.
Téa Obreht mélange réel et merveilleux, peuple les grandes plaines arides de fantômes. S’emparant de pans d’histoire méconnus, elle ancre cet univers dans un réel décalé : le Camel Corps, ressuscité, anime chameaux et chameliers sur les traces de bisons en fuite. La banalité du quotidien rencontre l’extraordinaire, l’Histoire vient surprendre là où on ne l’attendait pas. Le Grand Ouest se dévoile autrement. Il en sort plus dense, plus riche ; réinventé.
Julie Coutu

Inland de Téa Obreht
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Blandine Longre, Calmann-Lévy, 472 p., 21,90

Le Matricule des Anges n°211 , mars 2020.
LMDA papier n°211
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