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Entretiens La nef des fous

octobre 2016 | Le Matricule des Anges n°177 | par Dominique Aussenac

Dans La Pièce obscure, un roman noir, dru, cru, dystopique, l’Espagnol Isaac Rosa dénonce la surveillance généralisée de nos vies.

Peut-on aujourd’hui s’extraire du monde ? Bâtir d’autres façons de vivre ? Ériger d’autres systèmes politiques, vivre différemment les rapports économiques ? En bref, est-il encore possible d’être libre dans une mondialisation ultra-libérale et l’asservissement technologique qu’elle impose ? Après la mort de Franco, l’Espagne a connu une période de prospérité économique et culturelle exceptionnelle. À partir de 2007, la crise dite des subprimes née aux États-Unis va affecter la planète et saigner de nombreux pays. L’Espagne se retrouve au fond du gouffre. Le roman d’Isaac Rosa balaie quinze ans de cette période. De ce que certains appellent peut-être abusivement la fin des années sida (1995) à l’agitation sociale et aux virulentes manifestations qui ont donné naissance, entre autres, au mouvement Los Indignados dans les années 2011-2013. Rosa dirige sa focale sur un lieu singulier, un laboratoire de l’Utopie où de jeunes gens se retrouvent pour discuter, échanger des pratiques, travailler, répéter, penser, méditer et aussi faire la fête, boire, se défoncer, se câliner. Suite à une panne d’électricité, une fusion s’opère. Les occupants se rapprochent, se touchent, s’enlacent… La pièce obscure, la cave renferme alors un magma humain, un corps unique et multiple. « Cette première fois : elle fut possible parce que nous étions différents, nous n’étions pas alors ces gens qui attendent, assez nerveux, nous pouvons presque entendre les battements de cœur de ceux qui nous entourent. » D’un commun accord les participants décident d’opacifier et d’insonoriser le lieu au maximum. Un modus vivendi est décrété. Faire dans cet espace, dont chacun a la clé, tout ce que l’on a envie dans le respect des autres. Au milieu de la pièce, les gens à l’aveugle peuvent s’étreindre, tout autour d’autres méditent, entrent en vibration, entretiennent de chastes rapports, passent le temps… Ici, dans cette camera obscura, au cœur de la ville, du monde, plus de perception de l’espace, plus de dimension temporelle, plus de parole. Que la peau, le toucher, le bruit des corps, la pensée ! Rêve, illusion ?
Dès le début du récit, deux situations s’opposent : l’euphorie, la magie, la communion de la première fois et ce dernier moment où le groupe attend quinze ans plus tard, anxieux, mais presque soumis, l’arrivée de la police. L’écriture, compacte, cumule les réitérations, les ressassements, se fluidifie, s’électrise par moments, comme si elle utilisait des effets spéciaux tel le time-lapse à rebours, qui permet, image par image et donc ici mot par mot, de voir les traits d’un vieillard se transformer en l’enfant qu’il était : « des litres de larmes évaporées ou séchées dans des mouchoirs et sur des manches se liquéfient, remontent à contre-courant le long des joues pour se réintroduire dans les glandes lacrymales… » Du fait de ces incessants allers-retours, mais aussi par des tonalités pathétiques, lyriques, la nostagie empreint le récit jusqu’à le transformer en long...

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