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Entretiens Dernière marche

février 2016 | Le Matricule des Anges n°170 | par Benoît Legemble

Un officier médecin qui refuse l’idéal de l’héroïsme national, un criminel de guerre qui vit des jours paisibles, et cet amour de jeunesse qui survit aux ténèbres de l’Histoire : la nouvelle folie romanesque de l’Australien Richard Flanagan se décline sur le mode polyphonique. Quand les fissures de l’âme épousent le charnier des débâcles ordinaires.

La Route étroite vers le nord lointain

L’écrivain a le regard franc et perçant, la poignée de main tout aussi puissante. Comme le lointain souvenir d’un passé d’ouvrier dont il connaît le discours coupable et la dialectique assommante, qui mène à toutes les servitudes. Aujourd’hui poids lourd de l’édition mondialisée, l’homme de Tasmanie continue d’arpenter dans ses fictions des terres frappées d’une violence essentielle. Depuis le salon d’un hôtel particulier situé près des bureaux de son éditeur, Flanagan se livre enfin, tandis qu’il demande poliment à changer de siège, afin que nous soyons tous deux à même hauteur. Un souci du détail qui dépasse la simple anecdote. Sans fard ni artifice, il sera donc question de La Route étroite vers le nord lointain, son dernier roman. Une fresque historique et chorale où le romancier décline la chienlit du projet d’un chemin de fer reliant le Siam et la Birmanie, orchestré en 1943 à la demande de l’Empire japonais, à la veille de la défaite.
Après La Fureur et l’ennui et sa satire médiatique, après le remarquable Livre de Gould et ses échos au bagne de Tchekhov, Flanagan poursuit son travail de sape des valeurs occidentales, dont il sonde le désastre par-delà la colonisation. Peintre habile du corps souffrant sinon sacrifié, il dit dans son œuvre la vindicte populaire et son lot de boucs émissaires. Avec une infinie justesse, il donne à voir la sanguine d’une mémoire collective aux allures de dent creuse. S’il dynamite les codes, c’est avant tout pour esquisser des trajectoires qui viendraient illustrer la dualité d’une humanité soumise à la tyrannie de l’image. Écrivain des oubliés de l’Histoire, Flanagan signifie la brûlure pour circonscrire la nature du feu. Il écrit une partition aux frontières poreuses et désolées, qui telle une marche funèbre contient enfin son lot d’esquintés magnifiques, que seul sauve le poème. Un monde qui est celui ici de Dorrigo Evans, maître de guerre malgré lui, et épicentre d’une fresque incandescente.

Richard Flanagan, vos lecteurs français vous avaient laissé avec Le Livre de Gould. Une fiction qui portait déjà en elle la constitution et le soulèvement d’une nation avec cette idée, en écho à Hamlet, qu’il y a bien quelque chose de pourri dans l’Empire. De l’île pénitentiaire et ses bagnards jusqu’aux prisonniers du chemin de fer à la gloire de la puissance japonaise il n’y a qu’un pas, que franchit La Route étroite vers le nord lointain. Peut-on voir des convergences, d’une œuvre à l’autre ?
Peut-être que les lecteurs trouveront une forme de continuité, mais en tant qu’écrivain je cherche à me défaire des survivances, à détruire les habitudes. Si vous vous répétez, d’un roman à l’autre, que vous vous positionnez à la lisière du style, alors vous vous mettez à écrire des mensonges à la place de la vérité. Et alors vous vous dupez vous-même et vous faites offense au lecteur. Donc, dans chaque nouveau livre j’essaye d’inventer de nouvelles voix, de nouveaux biais, dans le but de...

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