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Dossier David Foster Wallace
L’impossible empathie ?

septembre 2015 | Le Matricule des Anges n°166

Que se passe-t-il, au juste, dans L’Infinie Comédie ? Répondre à cette question, c’est reconstruire une intrigue disséminée au fil de mille cinq cents pages, noyée dans un océan de détails redondants, impertinents ou inutiles ; surplus de texte qui prolifèrent comme la végétation irradiée de la « Grande Concavité ». Parmi les formes prises par ces surplus, figurent en bonne place les renvois aux notes que regroupent les cent cinquante dernières pages du roman. Ces notes éclectiques comprennent la longue filmographie du père, James Incandenza, les formules chimiques des drogues consommées par les personnages, des lettres, des dialogues téléphoniques, des listes, des diagrammes, des instructions de prononciation… On passe du plus insignifiant (surtout) au plus crucial. Lorsque le lecteur rencontre une note, il craint de perdre le fil d’un épisode intéressant pour s’embourber dans des considérations oiseuses ou, au contraire, il se réjouit d’échapper temporairement à un passage aride. Les notes modulent ainsi l’expérience du lecteur, elles le libèrent ou l’exaspèrent, le forçant à manipuler un objet matériel lourd et peu maniable, légèrement hostile. Elles perturbent la temporalité de la lecture, la soumettent à des ralentissements, à des détournements qui semblent repousser sans cesse le déploiement de l’intrigue. Ces couches de détails, ces digressions s’ajoutent aux discussions érudites et techniques, aux codes et aux acronymes (par exemple, les repères temporels sont réduits aux sigles des années sponsorisées, « ASVAID » pour l’« Année des sous-vêtements pour adultes Depend ») qui parasitent le texte et réduisent l’immersion, contrariant la concentration du lecteur et le forçant à trouver son plaisir ailleurs que dans l’intrigue : dans ces phrases magnifiquement composées, dans ce vocabulaire jouissif et maximaliste, dans cet esprit satirique acéré. Mais des plaisirs sensuels, tactiles, musculaires, kinesthésiques ? L’Infinie Comédie en offre peu au lecteur empathique. Les sensations qu’il suscite sont essentiellement cognitives : sensations d’effort mental, d’(in)compréhension, de décodage.
Si toute œuvre littéraire donne au lecteur un corps particulier, celui que génère L’Infinie Comédie est fait de conduites et de sensations abstraites, logiques, commerciales, technologiques – sensations de corps confrontés à l’excès d’informations, de corps produits par une société obsessive, paranoïaque et dépressive, ou « anhédonique », pour reprendre un terme cher à Wallace. Le roman nous invite ainsi à faire l’expérience des formes d’aliénation postmoderne qu’il identifie, on pense notamment à l’analysis paralysis, syndrome emblématique qu’illustre la scène où Ken Edredy s’effondre au sol, écartelé entre la sonnerie du téléphone et celle de la porte, prisonnier d’une rumination récursive qui prévient toute action. À l’instar de la « fusion annulaire », mode de production d’énergie de l’« ONAN » (« Organisation des nations d’Amérique du Nord »)...

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