Le Nouvel Attila N°1
C’est une très belle surprise. Journal grand format, papier recyclé, photos & dessins, mise en page joyeuse et bordélique : Le Nouvel Attila a pour ambition de réhabiliter « des auteurs maudits, mineurs, pirates ou mésestimés ». Dit autrement, l’équipée conduite par Benoît Virot entend chahuter « le pré carré des feuilles de chou littéraires ». L’esprit potache et la causticité du ton qui anime ces pages n’empêchent pas le sérieux, car Le Nouvel Attila est avant tout une revue de grands lecteurs. Passée maître en exhumations et autres bizarreries, elle explore les recoins des faubourgs livresques. On y trouvera des coups de cœur (B. Traven, Pauline Melville, Mario Bellatin), des coups de griffe (Enrique Vila-Matas), l’allégresse culottée de Jacques Jouet (en Joyce épistolaire), une étude comparée (Nizan/Queneau), un cahier de créations, un auteur étranger jamais traduit (Juan García-Ponce). Et deux dossiers stimulants : un Paris secret (à travers Hardellet, Gadenne, Hohl, Waldberg…) et un hommage à Topor (« Il avait un remède imparable (contre la mort) : garder toujours l’un des deux pieds sale »). Le numéro premier se clôt par une double invitation : chez Jean-Baptiste Baronian, grand bibliomane devant l’éternel, boulevard Saint-Michel à Bruxelles, et une lecture du nourrissant William Saroyan par Jean-Claude Grumberg.
Le Nouvel Attila N°1, 24 pages, 3 € (127, avenue Parmentier 75011 Paris) rens. 01.43.38.21.08