Ouasmok, c’est de l’arabe, ça veut dire comment tu t’appelles ? T’as quel âge ? T’habites où ? T’es fille unique ? T’étais où en vacances ? T’es partie avec tes parents ? T’as fait quoi ? C’est une méthode révolutionnaire inventée par Pierre pour connaître ses futures conquêtes plus rapidement. Et effectivement avec cette formule, Pierre, à peine plus de 10 ans, épouse Léa, 12 ans peut-être, un 12 octobre. Quinze jours plus tard, après s’être installés dans le haut d’un clocher, après avoir attendu un enfant, puis pour Léa tenté de se suicider, tous deux vont divorcer d’un commun accord en donnant tout ce qu’ils possèdent (un décapsuleur, trois livres de philosophie orientale, une boîte à musique avec des dents de lait à l’intérieur…) aux pauvres.
Sylvain Levey sait créer des raccourcis et des surprises. Ouasmok est son deuxième texte (Par les temps qui courent a été publié chez Lansman dans « La scène aux ados 1 »). Les séquences et les dialogues filent vite. Cette rencontre amoureuse entre deux mômes est construite de manière cinématographique. Le jeune auteur entretient un point de tension, un grand écart entre l’âge adulte et l’enfance, entre des envies de ciel et des chutes bien terrestres, il crée une ronde enfantine qui emprunte à La Ronde de Schnitzler puisque la pièce se termine sur un nouveau Ouasmok lancé par Pierre à une autre gamine. Levey raconte une histoire à la jeunesse en refusant les clichés du théâtre jeune public, son Ouasmok surprend joliment.
Ouasmok
Sylvain Levey
Théâtrales jeunesse
62 pages, 7 €
Théâtre Théâtre pour grandir
septembre 2004 | Le Matricule des Anges n°56
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Théâtre pour grandir
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°56
, septembre 2004.