La Princesse au petit poids n’est pas la princesse aux petits pois, le poids qu’elle a dans la tête ne tourne pas si rond, entraînant cet album grand format d’Anne Herbauts, avec ce lyrisme léger qui la caractérise, cette amplitude du trait, cette propagation des couleurs dans l’espace de la page, dans une folle sarabande, un éloge joyeux de la déraison : construction de château de sable, défroissages des rêves, etc. Sur l’océan des larmes de la princesse triste vogue une délirante nef des fous. Le carnaval est permanent. Foisonnantes et généreuses, les illustrations atteindraient presque la mobilité des images des rêves. Malheureusement, l’enchantement doit finir (le devait-il vraiment ?), le besoin de consolation devient possible à rassasier… il suffisait d’un verre d’eau ? Les dernières pages tombent un peu à plat, moins fantaisistes, plus convenables dans le message qu’elles semblent délivrer, c’est dommage !

La Princesse au petit poids
Anne Herbauts
Casterman
Non paginé, 12,50 €