Ce petit livre est d’une grande richesse. Et si l’on y retrouve la sensibilité du Tabucchi de Nocturne indien, l’influence de cultures extrapolées de l’Inde, de Macao ou de Lisbonne, ces textes courts confirment et amplifient l’inventivité conceptuelle de l’auteur. À la limite d’être vraiment des nouvelles, ces textes essentiellement épistolaires sont autant d’exercices de style, tantôt autobiographiques, parfois historiques ou proches de la critique d’art. Ils fourniraient d’ailleurs d’excellents prétextes à des ateliers d’écriture : prenez deux, trois tableaux de Fra Angelico où apparaissent des oiseaux et relatez sous forme de conte comment l’artiste vint à les peindre de ces façons ; imaginez la lettre intemporelle qu’écrirait Mlle Lenormand, cartomancienne de Napoléon à Mme Ibarruri dite La Pasionaria… Tabucchi exhorte et vivifie cette propension à s’accaparer et faire palpiter l’Histoire par la littérature : La lettre du roi du Portugal à Goya, peintre de « carnages et caprices » ainsi que la note de présentation sont de pures merveilles.
10/18
Traduit de l’italien
par Jean-Baptiste Para
91 pages, 25 FF
Domaine étranger Les Oiseaux de Fra Angelico
septembre 2000 | Le Matricule des Anges n°32
| par
Gerardo Lambertoni
Un livre
Les Oiseaux de Fra Angelico
Par
Gerardo Lambertoni
Le Matricule des Anges n°32
, septembre 2000.