Traduite en français depuis 1961, l’œuvre du Brésilien João Guimarães Rosa (1906-1967) devrait attirer les foules depuis la publication en 1998 de Mon oncle le jaguar (Albin Michel), impressionnant monologue d’un chasseur métisse en proie à l’alcool et voué à une métamorphose assassine. Alliant assez d’inventions verbales pour emballer ceux qui cherchent dans les textes une « voix » et les passent au « gueuloir », il plaira aux « gens du métier », comme disait Boris Vian, surtout s’ils appartiennent au monde du théâtre car, ainsi que l’indique dans sa préface le traducteur J. Thiériot, Mon oncle le jaguar est un texte à déclamer, souffler, hoqueter, cracher en même temps que le narrateur gronde dans le flux de l’alcool et du sang. Entrant dans la peau d’un jaguar, le narrateur bestial formule une langue unique, sabir souple et rugueux, où surnage sa troublante humanité. « Ah, mounian-mounian : sottises. Je dis des sottises : je jaragouine ».
10/18
Traduit du brésilien
par Jacques Thiériot
112 pages, 25 FF
Poches Mon oncle le jaguar
juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31
| par
Éric Dussert
Un livre
Mon oncle le jaguar
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°31
, juillet 2000.