Il ne faut pas se fier au titre… On serait enclin à imaginer un univers clos et sans vie, mais le recueil de Nicole Brossard est loin de cela. Peut-être que c’est justement le mouvement de l’eau, et le déplacement de l’humain (et de ses os) qui nous entraînent entre autres d’Allemagne en Espagne. Pour son quatorzième ouvrage, l’auteur a choisi un vers qui nous parle et un vocabulaire à la fois simple et efficace : « l’horizon puise en nous/ sa couleur et l’étendue du rêve/ le monde doit répondre/ au visage que nous offrons/bouche abyssale ». On remarquera également une réflexion sur le temps, jusqu’à la prise de position du poète : « Le présent n’est pas un livre ». Ce qui nous touche aussi au fil des pages, c’est l’affirmation de la féminité remplie d’érotisme : « tous les jours/ des paysages à l’endroit dans mes yeux/ où des femmes et d’autres femmes touchent/ à la mémoire et au plaisir ». Nicole Brossard a également publié une Anthologie de la poésie des femmes au Québec, son pays d’origine.
Éd. du Noroît/ Cadex
126 pages, 95 FF
Poésie Musée de l’os et de l’eau
janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29
| par
Stéphane Branger
Un livre
Musée de l’os et de l’eau
Par
Stéphane Branger
Le Matricule des Anges n°29
, janvier 2000.